Sébastien François, en plus d’être mon frère, dirige “Eurêka Médias, une société fondée il y a 10 ans avec l’envie d’apporter une vraie approche journalistique dans le monde assez formaté de la com’ d’entreprise“. Abordant des sujets très divers avec ses clients, notamment dans l’univers magique de la production audiovisuelle mais aussi de l’accompagnement du changement et de l’utilisation de la vidéo comme crystallisateur, il vient de publier un guide pratique des camescopes Sony.
- Citoyens ! Tu as 140 caractères pour dire qui tu es et ce que tu fais en ligne ?
Sébastien François, réalisateur et dirigeant d’Eurêka Médias, une boîte de prod, et l’une des premières sociétés à avoir mis de la vidéo en ligne en low-cost à destination des Intranet. Journaliste aussi, et maintenant auteur de guides pratiques.
- Tu viens de publier un “Guide pratique des Camescopes Sony FX1000, Z5, Z7 et S270” qui vient d’être numéro 1 des ventes sur Amazon dans sa catégorie et qui est salué par les experts : que cherchais-tu à faire passer dans ton ouvrage pour les utilisateurs de caméra ?
Comme le Web a tout bouleversé en termes de diffusion avec la possibilité de faire de la télé à zéro euro, de nombreux utilisateurs qui n’appartenaient pas au monde sacré du Broadcast, ont eu besoin de maîtriser des outils de production plus avancés que les téléphones et autres camescopes à 100 euros. Il n’existait strictement aucun bouquin en français, et même très peu en anglais à destination de cette catégorie baptisée Prosumer. C’est à dire des gens qui n’ont pas forcément de culture vidéo mais qui en ont besoin de reprendre à la fois les bases tout en allant au bout d’un outil à 5000 euros. Le but c’était de vulgariser au maximum les notions de prise de vue et les possibilités énormes de ces appareils.
- Le web a-t-il changé la façon dont on tourne, produit, post-produit une vidéo ?
Le Web n’a pas fondamentalement tout changé: une bonne image est une bonne image, qu’elle soit sur un téléphone ou dans une salle obscure de 10 mètres de base. Mais ce que le Web a révolutionné, c’est qu’il a permis à tout le monde de sortir son antenne de diffusion pour faire sa télé. Et c’est énorme. Avant, il faillait créer une communauté, avoir un réseau réel, se faire un nom, ce qui n’était pas donné à tout le monde, surtout si on tourne en Ardèche (d’où je viens, tout comme toi!). Du coup, cette antenne “satellite” gratuite permet à tout le monde de produire. Mais c’est un outil à double tranchant, car faire du film, çà réclame bien sûr un savoir faire et un dose de talent. Après l’enthousiasme des mauvaises vidéos (qualitativement) de YouTube, la tendance est à apprendre à faire de vrais films “comme à la télé” qui reste le média de validation notoriétale “ultime”. D’où l’intérêt pour des outils de prise de vue plus avancés, et la maitrise nécessaire d’un workflow de post-production.
Maintent, d’un point de vue boite de prod, le Web a permis de mettre en place de vraie Web-TV interactive en interne, de valider les films à distance alors qu’en 2000, je devais encore sortir des VHS et attendre un coursier…
- Si tu pouvais réaliser un grand projet, une grande utopie grâce au web, quel serait-il ?
J’ai la même utopie que plein de gens. J’aimerais tout simplement sortir un long métrage ou en tout cas un moyen métrage en “free ride”, qu’il soit docu ou fiction, sans avoir à me soucier des distributeurs, et voir ce film plaire au delà d’un effet de mode, en by-passant le côté simplement viral. Bref, j’aimerais avoir les moyen de diffuser quelque chose de propre, de HD, de tout ce que tu veux grâce à mon antenne. Mais si tu regardes ce qui se passe depuis que les box amènent les télé du web directement sur le plasma et pas simplement sur ordinateur, c’est ce qui va se produire, une inflation de programmes “hors broadcasters traditionnels”. Et tout comme pour le reste des contenus, il faudra simplement trouver une modèle mutualisation de “bons contenus”, car c’est à toujours pas au spectateur de s’ennuyer à éplucher la toile pour trouver vaguement ce qui pourrait lui plaire.