Élémentaire mon cher Jack
Sherlock Holmes revient pour une dernière énigme. Jack l’Eventreur s’est signalé dans le quartier londonien de Whitechapel : une prostituée a été retrouvée littéralement éventrée. Holmes en fait son affaire et comme toujours c’est Watson qui nous la raconte. Les indices sont faibles mais, le plus fin limier anglais remarque d’emblée que l’Eventreur, étrangement, semble bien connaître ses méthodes…
En adaptant un roman signé Michael Dibdin, Jules Stromboni et Olivier Cotte réalisent un album aux trois grandes qualités. Le graphisme d’abord, qui tire vers le comics et colle idéalement à ce dandy d’Holmes. Le scénario ensuite qui réussit la gageure en 118 pages (c’est peu) de nous immerger totalement. Enfin, le héros : ce Sherlock Holmes est parfait de froideur et de vivacité. Un nez aquilin, des yeux démesurément bleus, et délicieuse astuce graphique, un petit trait de mouvement qui accompagne une brusque rotation et dit l’extrême acuité de cet esprit concentré sur un but unique, trouver l’assassin. Néanmoins, que les choses soient claires, l’homme n’est pas là pour attraper un coupable mais pour sa stricte jouissance intellectuelle à résoudre une énigme difficile.
© Antoine Hudin
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L’ultime défi de Sherlock Holmes - récit complet - d’après Michael Dibdin - par Olivier Cotte (scénario) et Jules Stromboni (dessins et couleurs) - Casterman - Payot & Rivages, collection Rivages/Casterman/Noir - 14 avril 2010 - 18,00 €