Eléonore Didier aurait pu appeler son festival des Petites formes cousues Patchwork, tant les pièces se suivent et ne se ressemblent pas. Cet après-midi, Anne-Catherine Nicoladzé présentait deux petits carreaux sobrement nommés Étude 2 et Corpophonie.
Étude 2, en collaboration sonore avec Fanny Martin, c'est un peu un fondamental de la danse contemporaine, comme la vidéo de Muriel Bourdeau vue mardi : le travail d'une danseuse avec une table sans distinction et le béton d'un studio. Un travail sensoriel, d'investissement intime du monde concret. L'amplification des sons issus de la rencontre de la table et de la danseuse lui confère un charme particulier, donne à entendre un monde sonore insoupçonné, proprement magnifié, au fond aussi étrange que celui que ferait entendre un documentaire sur la vie des insectes. Mais ne serait-ce pas plutôt une expérience à vivre, plutôt qu'à voir ?
Corpophonie : la même danseuse dans un voile de satin noir avec un homme en costume noir. Elle s'allonge sur la table et se développe. On croit qu'il va la masser. Mais non, il en joue, de la bouche. C'est pourtant vrai, ces peaux dont on fait des instruments sont toujours celles d'animaux morts, quelle idée. Il joue donc de cette poupée ingonflable, et cela évoque, près de l'aisselle comme à la fesse, une mob à sourdine.
♥♥♥♥♥♥ Etude 2 et Corpophonie, d'Anne-Catherine Nicoladzé, ont été
donnés au Point Ephémère le 22 avril 2010 dans le cadre du festival des Petites formes cousues.