Sois donc la bienvenue, douce brise du soir,
Après cette journée de chaleur accablante!
O toi que j’attendais avec le doux espoir
De sentir rafraîchir ma poitrine haletante!
L’implacable soleil a terminé sa ronde.
La reposante lune des belles nuits d’été
L’a remplacé, là-haut, et coule sur le monde
Une vivifiante et suave clarté.
Couché sur le talus verdoyant de la route,
Le regard clair perdu dans la céleste voûte,
Grisé, je songe à tout et je ne songe à rien,
Tellement je revis, tellement je suis bien.
Une saute de vent rend la minute exquise:
De folles graminées frôlent mon torse nu,
Je baille et je détends mes vieux membres moulus,
J’oublie tout et m’endors, caressé par la brise.
(Maurice Poulet)