Chapelier Fou – 613
sorti en mars 2010 chez Ici d’Ailleurs
On se sent un peu gênée, limite honteuse de n’évoquer que maintenant un album qui semble déjà plébiscité depuis un bon mois par l’ensemble de la blogosphère musicale et même par la presse spécialisée. Certains, ceux à l’ouïe aiguisée, suivent déjà Louis Warynski (l’homme qui se cache derrière Chapelier Fou) depuis ses tous premiers Eps. Révélation 2008 et révélation 2009 au fil des festivals auxquels l’artiste participe. Peu de personnes créent à ce point un enthousiasme unanime. En fait, le bouche à oreilles aide parfois à éviter des ratages impardonnables. Chapelier Fou, m’avait-on dit du côté d’Ici d’Ailleurs, propose quelque chose d’assez unique : une musique électronique, du violon, des mélodies magiques, du pas pareil… Alors on jette une oreille curieuse sur ce non moins curieux dénommé 613. Il est 6h30 du matin, le hasard a voulu qu’au réveil, le cd soit à portée de mains. Rares sont les premières écoutes qui scotchent comme ça. Rares sont les matinées qui débutent de manière aussi féeriques. Le violon est là, les rythmes électroniques savamment distillés au gré des morceaux qui défilent. On aime ces ambiances bizarres rappelant les géniaux new-yorkais du groupe electro-experimental The Books. On aime les envolées plus classiques au violon. On aime entendre la sombre voix de Matt Elliott sur « Half of the Time ». On aime tellement qu’on en oublie le lait qui bout. Quel bonhomme ce Louis Warynski! Il doit falloir avoir sacrément de bouteille pour produire un travail d’une telle qualité et audace électro-expérimentale. On se l’imagine la quarantaine, homme mûr ayant déjà bien et tout vécu. Stupéfaction : le garçon a à peine 26 ans, un physique d’adorable grand dadais adolescent. Chapelier Fou est en fait un jeune créatif surdoué. On en a que plus de tendresse à l’écoute de ses pistes qui défilent et nous émerveillent. Il y a là une sorte de fierté quasi maternelle qu’un presque gamin puisse à ce point bouleverser l’auditeur avec un univers musical tellement atypique. L’homme ne maîtrise pas seulement l’alchimie des notes, ses mots étincellent tout autant dans le morceau « Elle est l’eau qui fait le torrent » que dans la trouvaille des titres de ses différents morceaux. Et lorsque mes filles se lèvent et me demandent ce que j’écoute : « C’est beau, c’est quoi? ». On hésite, on ne sait pas trop quoi dire. Cela dépasse tellement le monde de la musique qu’on ne veut pas réduire 613 à de simples mots techniques. On finit par répondre : « une sorte de poésie musicale qui fait joliment voyager l’âme. » Et l’on part presque en retard pour l’école car on a voulu bien prendre le temps d’ « Entendre la forêt qui pousse ».
En écoute :
En images qui bougent :
Quelques dates à venir :
24/04/10 – AGEN (47) – Le Florida (avec Nosfell)
05/05/10 – NANTES (44) – L’Olympic
09/05/10 – BRUXELLES (BE) - Les NUITS BOTANIQUE – Le Salon
20/05/10 – RENNES (35) – L’Ubu
18/06/10 – TULLE (19) – Des lendemains qui chantent
14/07/10 – Les FRANCOFOLIES DE LA ROCHELLE (17) – Théâtre de la Verdière
15/07/10 – Festival de DOUR (BE)
16/07/10 – CARHAIX (29) – Les VIEILLES CHARRUES
23/07/10 – VALLON PONT D’ART (07) – La Boca
24/07/10 – PALEO FESTIVAL NYON (CH) – Le Détour
25/07/10 – BOURG-EN BRESSE (01) – » L’été à Brou » – Monastère Royal
29/07/10 – GRENOBLE (38) – Cabaret Frappé