Dans sa profession de foi, le journalisme est une recherche de la vérité, fondée sur les faits, sans a priori, et sans parti pris. Dans son exercice il est généralement la chronique de l'écume, le relai des versions officielles.
Nous savons que tous les pouvoirs avancent masqués, par définition. Aussi le rôle du journalisme, tel que le présente son propre idéal, devrait être l'exhumation et la publicité du dessous de cartes, quel qu'il soit.
Aujourd'hui, à l'occasion d'une discussion avec une journaliste de TV5, je découvris que l'existence même d'un possible "dessous des cartes" n'allait pas de soi pour elle. La simple idée que des forces autres que celles décrites par la chronique des JT puisse agir lui paraissait douteuse. Dans son esprit, il devait probablement s'agir d'une "théorie du complot", c'est à dire d'une évidente mystification.
Ce réflexe de pensée est parfaitement neutralisant. Si l'on part du présupposé que tout est sur la table, le journalisme s'en retrouve désarmé, il est fait propagande. Nul n'est besoin pour lui d'enquêter ou de remettre en cause, puisque rien n'est caché.
Le nombre de journalistes "répétiteurs" étant largement supérieur au nombre de journalistes "créateurs", il devient extrêmement aisé de sécréter une vision de l'Histoire sur mesure. Pour preuve, on pourrait pointer, par exemple, l'immense poids des agences de relations publiques, à la fois conçues pour mentir, et première source d'information pour la presse. ...