J’ai cru à une hallucination quand j’ai vu au journal télévisé que le 3 mai serait organisé une grève des chômeurs.
Avant déjà, ma femme étrangère ne manquait pas de me faire remarquer que tous les corps de métier faisaient la grève en France : Maintenant on peut dire qu’elle a encore plus raison… Même les sans-emplois s’y mettent !
Les français sont internationalement réputés pour être réactionnaires, et j’avoue que c’est aussi quelque-chose qui m’agace et pas seulement parce que c’est la galère pour circuler dans Paris…
A méditer : En Chine ils bossent et ne font pas la grève; certes il n’y a pas autant de liberté que chez nous mais la différence est que la France croule sous les dettes pendant que le PIB en Chine augmente (+12% ce premier trimestre 2010)…
Pour information, voici la revendication pour la grève des chômeurs du 3 mai :
« On en a marre de la culpabilisation et de la mise au travail forcé. Nous avons besoin d’inventer ensemble une grève des chômeurs, une grève de tous les précaires. Nous appelons à commencer dès le 3 mai. Ce n’est pas parce qu’on n’a pas d’usine où nous retrouver qu’on ne va pas s’organiser. Mais ce serait quoi, une grève des chômeurs ? Ca commencerait par un mouvement de refus, refus de nous laisser harceler, mobiliser, culpabiliser, insérer de force. Les réformes du Pôle Emploi ou du RSA cherchent à nous coincer, un par un pour nous nous faire accepter des emplois de 10 heures par semaine payés une misère dans les secteurs les plus difficiles. Il faudrait accepter n’importe quel travail sous peine de perdre une allocation de survie… (Rappelons juste que monsieur Sarkozy vient de proposer encore une fois de couper les allocations aux familles dont les enfants seraient suspectés d’absentéisme.) … et qu’en plus nous soyons reconnaissants. Devrions-nous avoir honte de ne pas savoir nous vendre à n’importe quel employeur ? Honte de ne pas vouloir déménager pour un boulot ? Honte de ne pas accepter tout et n’importe quoi ? Franchement, nous avons mieux à faire que ce que l’on exige de nous. Voilà pourquoi nous refusons d’être suivis, contrôlés, managés, culpabilisés, radiés. Pendant ce temps on renfloue les banques avec l’argent public et on ose nous dire qu’il va falloir se serrer la ceinture. Nous serons en 2010 un million supplémentaire de chômeurs sans droits. Une fois de plus nous servirons de prétexte à des débats d’expert sur les travailleurs pauvres qui décideront à notre place ce qui est bon pour nous. La grève des chômeurs et précaires, ce serait dès maintenant ne pas rester isolés, sortir des eaux glacées du calcul égoïste dans lesquelles on nous plonge. La grève des chômeurs et précaires, ce serait décider ensemble d’enrayer une machine à précariser faites pour nous manager à mort. Nous appelons tous les travailleurs précaires, les intérimaires en colère, les intermittents du spectacle et de l’emploi, les saisonniers, les stagiaires démotivés, les étudiants désorientés, les retraités en mal de revenus, les sans-papiers, les licenciés preneurs d’otage, les travailleurs forcés, les volcans fraîchement réveillés à se rencontrer, à discuter dans les queues des CAF, des Pôle Emploi, dans la rue, partout. Déjà à Rennes, Brest, Paris, Montreuil, Tours, et dans d’autres villes, des précaires et chômeur s’organisent ainsi que des collectifs… Le 3 mai, la grève des chômeurs commence. »