La Danseuse Etoile (Henriette Turc)

Par Arbrealettres


La musique affranchit son corps de la matière
Et, libérée au seuil d’une obscure maison,
Plus claire qu’un matin de la belle saison,
Elle touche au delà un pays de lumière.

Plus frêle qu’un jonc d’or au fil de la rivière,
Vers un rêve d’amour où se noie la raison,
Plus douce qu’un rosier d’avril en floraison,
De ses bras, elle mime une antique prière.

Son ombre a la beauté d’un nuage irisé;
Face au ciel, seule, elle a le don d’improviser
Un ballet qui traduit les secrets de son âme

Sur un fond de velours, étoile de clarté,
Elle cueille la joie de créer la beauté,
Perle aux reflets d’azur, magicienne et femme.

(Henriette Turc)

Illustration: jean-gabriel Domergue