Pour quelques mordus de marche nordique c’estun pur bonheur de voir l’organisation de l’écotrail de Paris leur laisser l’occasion de mettre au point la randonnée "nordique". Bonne occasion, s’il en est de faire connaître ce sport, encore confidentiel dans notre beau pays.
En premier lieu, il faut déterminer un parcours qui arrive tout prêt de la tour Eiffel, qui soit ni trop long, ni trop sportif, qui essaye de passer le plus de temps possible dans la verdure. C’est quasiment la quadrature du cercle ! Et pourtant grâce à la connaissance fine d’Annick et Michel du milieu, parcouru inlassablementau cours de l’année, on y arrive, entre allées majestueuses du parc de St Cloud, mairie croquignolesque de Marnes la Coquette, petits chemins de traverses qui permettent de traverser les vallées d’un versant à l’autre sans trop manger de bitume,sentes oubliées de Meudon qui serpentent entre les demeures de la belle époque. En attendant la reconquête des berges de la seine, on est bien tout de même obligé de contenir son lyrisme pour le final le long des berges de la Seine. Tout cela prend un peu de temps vous vous en doutez, mais permet quelques trouvailles.
Le parcours tracé, estampillé, il faut le reconnaître, pour le jour venu ne pas se retrouver, perdu avec un groupe, et arriver après la bataille. Un Grouchy, cela suffit, surtout quand une Anglaise se glisse subrepticement dans le groupe. Méfiance. Waterloo, morne plaine, pas pour nous.
La reconnaissance, je l'ai faite plusieurs fois avec Annick et Michel, ensuite seule une fois (vite dit n’est car j'ai demandé gentiment à mon mari de m’accompagner le jour où celui-ci voulait faire le semi-marathon de Paris, par un matin glacial. Et il a bien fait de m’accompagner, car il aurait pu se blesser comme certain, ou pire attendre plus de 20 minutes à quelques dizaines de mètres de la ligne d’arrivée pour la franchir, l’organisation ayant été totalement dépassé lors de l'arrivée. Un comble d’être dans des bouchons de piétons un Dimanche matin !!!!). Au cours de cette reconnaissance du parcours, le dit mari a tout fait pour insinuer le doute dans mon esprit : « tu es vraiment sûre que c'est par là, la dernière fois on était passé à gauche ! Sur la carte ce pas par là».
Et bien pas de chance, on ne s’est pas perdu une seule fois. A vrai dire si, une fois, mais comme on s’est rapidement accroché dans un roncier on a compris assez vite qu’il fallait faire demi-tour. Et puis la reconnaissance m'a permis de voir le temps qu’on mettrait en groupe. Car voyez-vous, ce qui était fixé par l'organisation, c’est l’heure approximative d’arrivée. L’heure de départ restait un peu à discrétion, sachant que pour un dimanche matin, certains venant d’assez loin, il faut demeurer raisonnable sous peine d’avoir assez des doigts de la main pour compter les volontaires (peut être les deux mains tout de même).
Enfin arrive le grand jour. Une soixantaine de personnes se retrouvent vers 08h00 du matin près de l’île Monsieur, base nautique pour l’aviron de rivière, au bas du parc de Saint-Cloud. L’architecture est plaisante, luxueuse même à l’intérieur. Un groupe qui prépare le Petit Futé des sanisettes parisiennes va investiguer l’intérieur, les autres baguenaudent. Quatre étoiles au prochain guide, c’est décidé. L’organisateur arrive enfin, on installe tables, drapeaux, bannières et oriflammes pendant que la distribution des dossards commence. Certains palissent. Serait-ce une compétition par hasard ? Que suis-je donc venu faire dans cette galère (et bien oui nous sonnes sur une base nautique et se balance nonchalamment non pas une galère mais une gondole !!! On verra d’ailleurs qu’il y a des gondoliers parmi nous. Parti sans perche, pardon sans bâtons, quelques uns abandonneront très rapidement, presque plus rapidement qu’il ne faut de temps pour le dire. Une fois les dossards distribués, épinglés, le grand show commence. Un cercle majestueux se forme, commencent les échauffements. C’est bien sûr le protocole auquel nul ne peut se soustraire, d’autant que le formateur fédéral des accompagnateurs de marche nordique est là. Après ces amuse-gueules, quelques centaines de mètres pour se mettre en jambes, la raide montée du parc de St Cloud montre à tous que ce n’est pas du tourisme qu’on est venu faire. Les photos prises à cette occasion le prouve bien. Le peloton s’étire, quelques grimaces apparaissent parfois, les tenues commencent à s’alléger. Quelques fusées mènent le train, ralenties autant que possible par nous, "le Staff" qui sommes les coachs du jour. On tente de tenir notre position, tout en essayant de discuter avec qui nous entoure. C’est l’occasion de se connaitre car il n’est pas fréquent que des groupes de marche nordique se rassemblent ainsi. Première pose technique, qui permet entre autre d’adapter les tenues, de récupérer de l’autonomie et de rassembler tout le monde, près d’un site d’accrobranches. Ensuite, requinqués, nous repartons, plein d’usage et raison, à travers bois, avalant descentes et montées plus fréquentes qu’on ne croit en région parisienne. C'est ce qui permet d'organiser pour les coureurs des trails avec un dénivelé loin d’être ridicule. La vitesse se stabilise, même s’il faut de temps en temps calmer l’ardeur des échappés. Mais comme nous sommes plusieurs à connaître le chemin, répartis dans le groupe, le risque de perdre quelqu'un est faible. Certains souffrent, un peu, beaucoup parfois, mais s’accrochent. Chapeau, car faire de la marche nordique avec des bâtons de randonnée, suivre alors qu’on a débuté il y a peu, faire 20 kms alors que le maximum jamais fait ne dépasse pas la dizaine de kilomètres, cela demande du courage. Et puis il faut sourire, car on ne sait jamais quand ce satané photographe vous prend en photo. Et dieu sait qu’on aura été mitraillé (370 fois au total). C’est bon de montrer à la famille et aux amis qu'on fait bonne figure, donc de la tenue et du sourire, que diable !
Dans l’esprit de certains se glisse le doute. Le périple était affiché à 20kms, mais ne va-t-on pas en faire plus ? Pour apaiser le doute une pause bienvenue permet de se restaurer, souffler, prendre un café généreusement proposé. A peine reparti on s’aperçoit que Paris n’est pas si loin. La ville oubliée quelque peu réapparait, Bellevue en Meudon nous accueille, les embouts caoutchouc de nos bâtons viennent mettre en veilleuse le tictac qui a du intriguer et réveiller un peu plus tôt certains de nos concitoyens endormis. Paris s’étale à nos yeux, la défense, Montmartre, la tour Eiffel encore bien lointaine. La descente du Parc de St Cloud nous ramène tous en bord de Seine. La civilisation, un moment oubliée, se rappelle à nous. La traversée de l’île St germain, havre de paix, nous fait pendant un moment retrouver une atmosphère champêtre. La suite nous fait serpenter à traverser le stade Suzanne Lenglen, le jardin André Citroën où les rhododendrons fleurissent déjà. Ensuite les quais de Seine nous accompagnent jusqu’à l’allée des cygnes. Nous sommes arrivés, sans pour autant en être quitte. La séance d’étirements, on n’y coupe pas. Notre formateur en chef, Gérard, prend les choses en mains, mélangeant pédagogie et humour. On en apprend beaucoup. La suite, vous la connaissez, c’est l’attente pour le buffet. On ne pourra pas dire qu’on ne l’a pas mérité ce buffet. C’est un bien bon moment, chacun retrouve les amis qui s’étaient inscrits sur les diverses randonnées, les échanges abondent, bercés par des chansons de Brassens et de Brel.
Ah, oui, une précision, presque un rapport d’étonnement. Je ne vous ai pas tout dit. Dans la marche nordique, il y a essentiellement des femmes, et de bien jolies même, en plus d’être sportives. Grâce à ce petit clin d’œil je suis sûr de récupérer une quasi parité rapidement. Avec qui vous demandez-vous ? Les maris ??
A l'année prochaine, parcours différent?, groupes de niveaux? En tout cas sûrement encore plus de monde, on peut le parier.
Marie-Odile et Olivier
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PS : Maintenant rendez-vous avec Gérard pour la Sernartaise le 1er Mai 2010