Mardi 4 décembre à 20h
à la Médiathèque de Neudorf
Ouï lire et la BMS présentent une lecture de
Jean-Michel Espitallier
Jean-Michel Espitallier est né en 1957. Il vit et travaille à Paris où il mène une intense activité éditoriale et littéraire. Cofondateur de la revue Java (avec Vannina Maestri et Jacques Sivan) en 1989, il est l’auteur de Ponts de frappe (Fourbis, 1995), Gasoil (Flammarion, 2000), Pièces détachées : une anthologie de la poésie française aujourd’hui (Pocket, 2000), Fantaisie bouchère (Derrière la salle de bain, 2001), et collabore à de nombreux magazines ou revues (il a coordonné le numéro du Magazine littéraire consacré à la « Nouvelle Poésie française », mars 2001). Nombreuses lectures publiques en France et à l’étranger. Poète inclassable, il joue sur plusieurs claviers et selon des modes opératoires constamment renouvelés. Listes, détournements, boucles rythmiques, répétitif, proses désaxées, faux théorèmes, propositions logico-absurdes, sophismes tordent le cou à la notion si galvaudée de poésie en inventant des formes neuves pour continuer de faire jouer tout le bizarre de la langue et d’en éprouver les limites. Entre rire jaune, tension comique, syllogismes vides et dérision, la poésie de Jean-Michel Espitallier, proche en cela de l’art contemporain, use de la plus radicale fantaisie pour faire voler en éclat et problématiser encore davantage, la notion de genre et de frontières esthétiques (donc éthiques…). Il travaille actuellement sur plusieurs projets multimédias
extrait :
L’histoire du discours amoureux :
- Je t’aime.
- Moi aussi..
- Je sais.
- Je sais que tu le sais.
- Je sais que tu sais que je sais que tu m’aimes.
- Je sais que tu le sais et tu sais que je sais que tu sais que je le sais et tu sais que je sais que tu sais que je t’aime.
- Je sais que tu sais que je sais que tu sais que je sais que tu sais que je t’aime, et je sais que tu sais que je sais que tu sais que je sais que tu le sais.
- Et tu aimes que je le sache ?
- Oui, j’aime savoir que tu le sais, j’aime que tu saches que je sais que tu m’aimes.
- Et moi j’aime savoir que tu sais que je sais que tu aimes savoir que je t’aime.
- J’aime savoir que tu saches que je sais que tu sais que j’aime aimer savoir que tu saches que je sais que tu m’aimes.
- J’aime t’aimer.
- Et moi j’aime aimer que tu aimes le savoir.
- Je sais que tu m’aimes et j’aime savoir que tu sais que je le sais.
- Je t’aime.
- Je sais.
- Je le savais.
Les Poétiques de Strasbourg
BMS-Neudorf - 1, place du Marché 67100 Strasbourg
Tel : 03 88 41 45 02 // 06 74 08 39 39
Courriel : [email protected]