Ce genre journalistique nécessaire au débat démocratique est en danger, la crise économique est passée par là. Les médias hésitent à soutenir des enquêteurs qui coûtent cher, provoquent des ennuis juridiques et des pressions de toutes sortes sans compter les menaces potentielles qui peuvent en découler comme le montre la liste des journalistes assassinés. La crise économique se double d’une crise de vocation, en Occident alors que le journalisme d’investigation fleurit en Chine, au Brésil, en Amérique du Sud, en Inde, avec des journaux et magazines qui marchent bien.
Jean-Philippe Ceppi, organisateur du GIJC 2010, raconte comment est née la Conférence mondiale des journalistes d’investigation? « Dans les années 70 à Memphis, aux Etats-Unis, un journaliste qui enquêtait sur la mafia a été tué par l’explosion d’une voiture piégée. Ses collègues ont décidé de poursuivre son travail pour démontrer que si l’on peut tuer un journaliste, on ne peut pas enterrer son enquête. L’élan de solidarité a débouché sur l’idée d’une réunion périodique des journalistes d’investigation pour échanger des techniques, des informations, des conseils. (…). »
Il poursuit « Le journalisme d’investigation est un garde-fou contre les dérapages toujours possibles des puissants. S’il venait à disparaître, ce sera une perte pour la société dans son entier. Je reste optimiste: le public veut connaître le dessous des cartes. Il veut des explications, surtout avec des affaires comme celle de l’UBS. (…) »
Ces journées de réflexions permettront à ces centaines de journalistes participants d’échanger leurs expériences professionnelles, leurs méthodes de travail, leurs contacts, leus projets….
Les conférences sont articulées autour d’une soixantaine d’ateliers, de conférences en plénums et de séminaires. Chaque soir, des rencontres informelles sont organisées qui permettent aux participants de renforcer leurs échanges et de s’organiser en réseau.
Informations, programmes et débats en ligne sur le site de la Conférence www.gijc2010.ch/