(dépêche)
Démission du gouvernement belge d'Yves Leterme
http://www.lemonde.fr/europe/article/2010/04/22/les-liberaux-flamands-sortent-du-gouvernement-belge_1341041_3214.html
http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0@2-3214,50-1341041,0.html
Le gouvernement belge d'Yves Leterme démissionne
LE MONDE pour Le Monde.fr | 22.04.10 | 12h29 • Mis à jour le 22.04.10 | 15h15
Bruxelles, correspondant
Un conseil des ministres a acté, jeudi 22 avril à mi-journée à Bruxelles, la démission du gouvernement de coalition dirigé par Yves Leterme. Le premier ministre chrétien-démocrate flamand est
parti, peu avant 14 heures, pour le palais de Laeken, où il devait rencontrer le chef de l'Etat, le roi Albert II. Ce dernier va prendre un délai de réflexion avant toute initiative.
La perspective de nouvelles élections se profile. Le scrutin pourrait avoir lieu au mois de juin, peut avant que la Belgique prenne, le 1er juillet, la présidence tournante de l'Union européenne.
Autre hypothèse : le roi ferait traîner les choses afin de permettre au gouvernement de trouver en quelques jours un accord sur le dossier institutionnel qui l'a fait chuter.
La nouvelle démission de M. Leterme a été causée par l'Open VLD, le parti des libéraux flamands. Il a décidé, jeudi midi, de quitter la coalition en évoquant une rupture de confiance au sein de
la coalition à cinq qu'il formait avec les chrétiens démocrates flamands et trois partis francophones (socialistes, centristes humanistes et libéraux réformateurs).
SCISSION DE BRUXELLES-HAL-VILVORDE
L'Open VLD exigeait une solution aux problèmes institutionnels et, notamment, la scission de la circonscription électorale et de l'arrondissement judiciaire bilingues de Bruxelles-Hal-Vilvorde.
Les francophones s'y opposent toujours mais avaient accepté le principe d'une négociation, sur la base d'une note rédigée par le commissaire royal chargé des réformes institutionnelles, Jean-Luc
Dehaene. Ce dernier a annoncé la fin de sa mission mardi soir et passé la main au premier ministre. Jeudi midi, les partis francophones, soulignant le caractère déraisonnable d'une crise
politique, ont répété qu'ils étaient prêts à négocier.
Les libéraux flamands n'ont pas été convaincus. Comme d'autres partis flamands (et y compris des députés du CD&V, le parti de M. Leterme) ils proposent désormais le vote par la majorité
flamande, en séance publique de la chambre des députés, d'une proposition organisant la fameuse scission de Bruxelles-Hal-Vilvorde. Des députés réclamaient un tel vote dès jeudi après-midi,
quitte à aggraver les tensions.
Les partis francophones disposent encore de moyens de recours pour empêcher temporairement le vote mais une telle procédure condamnerait, irrémédiablement cette fois, le gouvernement Leterme.
Elle marquerait surtout le début d'une véritable crise de régime qui pourrait conduire à une rupture définitive entre Flamands et francophones.
Jean-Pierre Stroobants