Le ministre du Travail, de la Solidarité et de la Fonction publique Éric Woerth a bouclé le projet de loi sur le « dialogue social », qui doit être présenté en Conseil des ministres le mercredi 12 mai prochain, après la validation par le Conseil d’État. À l’origine de cette réforme, la nécessité que tous les salariés soient représentés dans le cadre de la loi définissant les nouveaux critères de la représentativité syndicale. En conséquence, les salariés des très petites entreprises (TPE), comptant moins de dix salariés, devront donc choisir par quelle centrale syndicale « représentative » ils voudront être « représentés ».
Les syndicats, en France, ne représentent guère que 8 % des salariés. C’est évidemment un problème. Plutôt que de leur retirer les financements publics dont ils jouissent, et de diminuer leurs prérogatives, le gouvernement entend au contraire légitimer ces syndicats en s’assurant du soutien des salariés.
C’est prendre le problème à l’envers : pourquoi vouloir étendre aux TPE un système inefficient pour les autres entreprises, alors que, de l’avis de la CGPME, la présence des syndicats y serait inutile (pour ne pas dire néfaste) ?
Pourquoi ne pas cesser de financer les syndicats par nos impôts, et ne pas limiter la représentation à des centrales qui ne représentent qu’elles-mêmes ?