L’homme qui nous parle nous dit « Moi, j’aime raconter des histoires ». On le croit sur parole tout au long de la pièce. Parce qu’il nous les fait aimer aussi, ces drôles de contes et contes drôles.
Dans « La faim du loup », dont c’est la dernière mercredi prochain au Théâtre de l’Essaïon, Georges Bécot joue un soldat qui nous entraîne dans ses souvenirs: son enfance, la femme qui l’a pris sous son aile alors qu’il avait 5 ans (une mystérieuse Madame B), et surtout, les histoires qu’il y entendait… Perrault, Grimm et Hugo ont bercé ses oreilles, ouvert son imaginaire, aiguisé son appétit. Ils ont attisé sa curiosité pour ce qui met en lumière les sombres profondeurs de l’homme – après avoir connu la guerre, un soldat comprend sans doute que ces contes sur les choses monstrueuses trouvent écho dans la réalité.
Mais le Petit chaperon rouge, Barbe bleue, l’Ogre et la fée ou encore la Chèvre de Monsieur Seguin n’ont jamais paru aussi drôles que dans ce théâtre. Georges Bécot arrange les contes à sa façon et nous fait rire aux éclats en mêlant à merveille l’angoisse et la fantaisie. Les yeux brillants et le sourire large, il nous fait passer son amour pour les histoires et le jeu.
La mise en scène, signée par une ancienne élève de ce professeur de théâtre, montre comme les disciples peuvent égaler les maîtres. C’est sans fioritures, avec juste ce qu’il faut pour qu’on plonge dans le récit. Et plein d’inventivité (à noter, le formidable maniement de marionnettes – patates pour représenter les femmes de Barbe bleue…)
La faim du loup est donc une très belle occasion de satisfaire son appétit pour les histoires monstrueusement drôles, grâce à un conteur hors pair.
La Faim du loup.
Avec Georges Bécot
Mise en scène Eloïse Auria
Le mercredi 28 avril à 19h30 au Théâtre de l’Essaïon (6 rue Pierre au Lard, Paris 4ème – Métro Hôtel de Ville)
Tarif: 15€
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble