Située sur un haut plateau aride, à plus de 1000 mètres au-dessus du niveau de la mer, Brasilia a été imaginée dès le XIXe siècle. Le but du projet était d’attirer vers l’intérieur des terres la population et l’activité économique, alors essentiellement concentrée dans les grandes villes côtières, afin de mieux répartir les richesses. Brasilia fut également bâtie pour apaiser l’affrontement existant entre les deux autres « capitales » du pays, Rio de Janeiro et São Paulo. En 1955, le président Juscelino Kubitschek donnera finalement le coup d’envoi pour la construction de la nouvelle capitale, inaugurée 5 ans plus tard.
Les deux tours du Congrès, Brasilia
1000 jours auront suffi à élever des bâtiments tels que Le Parlement brésilien, avec ses deux demies-sphères inversées, la cathédrale, le palais du Planalto (siège de la présidence) et ses arcades en marbre, ou encore le palais de l’Itamaraty (ministère des Affaires étrangères) semblant flotter sur un étang.
Vue des ministères, du Congrès national et de la cathédrale
La ville, dont le plan lui donne une forme d’avion, s’organise autour de deux axes perpendiculaires : l’Eixo monumental et l’Eixo Rodoviário (ou l’Eixao). Le premier, orienté est-ouest, coupe la ville en deux parties symétriques. Il est considéré par les Brésiliens comme la plus large avenue du monde, avec 250 m séparant ses deux fois six voies au point le plus large. Vu du ciel, il représente la flèche, le fuselage de l’avion. À sa pointe est se situe la place des trois pouvoirs ainsi que l’esplanade des ministères. L’Eixāo, traverse la ville du nord au sud, vue du ciel, elle représente les ailes de l’avion.
La Cathédrale, Brasilia
La réalité rattrape cependant la fiction lorsque planifiée pour compter 600 000 habitants en l’an 2000, Brasilia en possède aujourd’hui cinq fois plus…La capitale est également le symbole des problèmes sociaux et de la discrimination qui règnent au Brésil. La cité abrite essentiellement des fonctionnaires, issus des classes populaires qui s’entassent aux alentours de la ville, dans des bidonvilles. Enfin, Brasilia est essentiellement pensée pour le « tout-voiture »… Néanmoins, nombreux sont ceux qui apprécient sa tranquillité et sa sécurité.
Oscar Ribeiro de Almeida de Niemeyer Soares, né le 15 décembre 1907 à Rio, a remporté d’innombrables prix dont le Pritzker, grâce à ses bâtiments phares de Brasilia. Avec plus de 600 oeuvres à son palmarès et de nombreux projets en cours au Brésil et à l’étranger, il est reconnu comme l’un des grands rénovateurs de l’architecture du XXe siècle.
Source : Fr2