En matière d’absentéisme scolaire, les mesures seulement répressives ont partout démontré leur impuissance. La suspension des allocation familiales, cette vieille-neuve idée que le Président a ressorti de son chapeau existe déjà, depuis 2006 et n’a pas contribué à améliorer la situation. Elle est expérimenté dans d’autres pays comme la Grande Bretagne où, malgré sa mise en place, le taux d’absentéisme scolaire a grimpé de 40%. Un constat qui en dit long sur l’efficacité de cette mesure critiquée jusque dans les rangs de la droite.
Qu’à cela ne tienne : d’après le Président de la République, si la suppression des allocations ne fonctionne pas, c’est qu’elle n’est pas assez « systématique ». Il faut une nouvelle loi, une de plus.
Et puisque les Départements, dont relève aujourd’hui la décision de suspension, rechignent à exercer cette compétence, la solution est toute trouvée. Ce seront désormais les Préfets qui devraient recevoir le pouvoir de sévir. Soumis à la pression de leur hiérarchie, on imagine de quelle manière ils appliqueront la mesure. Et pas question, bien entendu, d’évaluer les dispositifs existants.
Le Parti socialiste appelle le gouvernement à davantage de responsabilité et réclame la mise en place d’un plan national de lutte contre le décrochage scolaire fondé sur l’individualisation des réponses et la généralisation des dispositifs relais.
Autre mesure mise en avant : le gouvernement entend installer « un bureau destiné au policier ou gendarme référent » dans les établissements scolaires sensibles. Au printemps 2009, il avait demandé avec le succès que l’on connait, que soient « sanctuarisés les établissements scolaires ». A la rentrée dernière, il voulait déployer des « équipes mobiles de sécurité », composées de policiers ou de gendarmes à la retraite.
Aujourd’hui, le Président de la République annonce un nouveau gadget. Un bureau, c’est bien, mais restera-t-il des policiers à mettre dedans? Après les 9200 suppressions de postes depuis 2007, le déficit de gendarmes et de policiers se fait sentir partout et d’abord là où les policiers et les gendarmes ont leur place: dans les brigades et les commissariats.
Ce n’est pas un « bureau » qui remplacera des équipes pédagogiques renforcées et soutenues, condition indispensable pour faire reculer la violence.
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