Première chanson, elle est seule sur scène, vêtue de rouge. C’est la patronne (elle le répètera pendant le spectacle), les quatre musiciens la rejoignent l’un après l’autre. Elle dit être heureuse de chanter à Paris, à la Cigale. Son spectacle, ce soir-là, était un hommage à toutes les musiques de son enfance au Bénin où elle est née il y aura bientôt cinquante ans (déjà !). Elle ne les fait pas, quand elle tourne sur elle-même, quand ses pieds marquent le rythme, quand elle saute, quand elle danse, quand elle descend parmi le public qui remplit la salle, du parterre au balcon, qu’elle invite ce public à la rejoindre sur scène.
Hommage à sa mère qui la fait chanter à l’âge de six ans sur une scène, à son père qui lui fait écouter toutes les musiques et danser des danses de salon (« à quoi ça sert, papa ? »), et aux musiciens qui sont la base de sa formation : James Brown, Henri Salvador, Carlos Santana, Aretha Franklin (dont elle chante « Baby I Love You » avec Asa), à Bollywood dont elle réarrange un air à sa « moulinette africaine », comme elle dit.
Elle aime partager ces moments de joie avec le public, et transmet cette énergie à tous au point que plus personne, quel que soit l'âge, n’est assis à la fin du concert, tout le monde tape le rythme dans les mains, et chante avec elle.
Dans le métro, puis dans le RER qui me ramènent chez moi, son message de bonheur et de solidarité est très vite battu en brèche par les insultes racistes d’un jeune envers un autre entre Pigalle et La Chapelle, par l’attitude énervée et vulgaire d’une femme qui semblait ne pas supporter d’attendre dix minutes sur le quai à la gare de Paris Nord, par les propos grossiers d’une jeune policière discutant avec ses collègues entre Paris Nord et Châtelet…
Rentré chez moi, j’ai réécouté quelques unes de ses chansons, ce que vous pouvez faire en cliquant sur la photo…