Luke, nos compatriotes aux sonorités garage punk ont débranché les guitares pour leur quatrième album intitulé D’autre part. Jamais le concept « d’album de la maturité » n’a aussi bien collé à un album. Les nerveux rockeurs se sont en effet assagis et ont voulu casser leur image de simple groupe « qui envoie du bois » qui leur coller jusqu’à là à la peau.
C’est donc un album plus doux et réfléchi que nous offre Luke. Le cap de la trentaine semble être passé par là, finis les textes contestataires, la voix criarde dans le micro et les guitares qui grondent. A la place nous avons droit à de la poésie, de la mélancolie et des arrangements plus mélodieux.
Le premier extrait de l’album, « Pense à moi » en est l’exemple même : la rupture et la fuite désespérée y sont évoqués, le rythme à l’allure légère donne un air « pop » à la chanson et la présence de la voix féminine, une première dans la discographie de Luke illustrent le tournant qu’on voulu prendre le quatuor dans leur musique.
Les thèmes revendicatifs laissent la place aux histoires d’attachants personnages, nous voyageons de la vie d’un robot, à celle d’un gardien de prison qui jongle entre le bien et le mal, en passant par un clown rendant son costume dans « fini de rire ». Et en racontant les mémoires de ces personnages, Thomas Boulard arrive à nous faire traverser la vie mais aussi à gagner en crédibilité.
Et comme on ne déroge pas à la règle après « Zoé » en 2004, « Stella » en 2007, c’est une chanson du nom de « Faustine » qui se trouve sur ce nouvel album. Et c’est sûrement avec « Manhattan » les deux chansons les plus remuantes de « D’autre part ». Elles donnent l’impression d’un retour aux sources…
Luke reprend la route depuis le début du mois de mars et si l’album ne ravie pas tous les fans, la scène arrivera sûrement à les réconcilier en misant entre anciens et nouveaux morceaux…
Pour ma part, Luke suit son bonhomme de chemin et quitte la cour de récré pour rejoindre celle des grands.
Un petit plus pour « Monsieur tout le monde » au refrain entêtant et à la douce mélodie ainsi qu’au beau texte de « le fantôme ».
Ivy Sibyl