L’amour vache

Un billet récent évoquait ici “les faux et vrais ” amis.

Personnellement j’apprécie particulièrement ceux qui me sont différents et avec lesquels il est possible de s’élever mutuellement en s’affrontant. Je privilégie surtout ceux, plutôt rares, qui ne se fatiguent jamais dans l’affrontement.
Un ami qui est toujours là en cas de coup dur pour vous consoler et dont la présence vous est agréable, c’est très bien. Mais un ami qui vous permet de vous améliorer sans cesse en n’épargnant aucune de vos faiblesses, c’est encore mieux. Il vous met des coups de pieds quand ça va mal pour vous rendre plus fort. Il essaie de vous éviter l’égarement ou de vous embourber dans l’erreur au risque de vous fâcher contre lui ou même vous éloigner de lui pour un bon moment. Il peut même affronter une  haine passagère.

Aimer son frère humain c’est tout faire pour l’élever même si ça doit être au prix de l’amitié. Aimer quelqu’un c’est faire le maximum pour essayer de faire en sorte que cette personne se dépasse même si c’est au prix de l’éloignement. Tant mieux si c’est payé en retour mais il ne faut jamais rien attendre, le cadeau est dans le don.
Un véritable ami, ce n’est pas celui qui se contente de vous même ou qui vous rassure, c’est celui qui vous permet d’aller au-delà.
Bien sûr, il faut assurer aussi le service minimum : regonfler l’ami mais sans pitié, lui prêter de l’argent à perte tout en le responsabilisant, lui rendre service quand il en a besoin tout en évitant de l’habituer à ne pas puiser en lui-même, etc…

Bref, en faire un frère d’armes.

Judem