Mes chers amis, tout au long de mon existence, je me suis toujours efforcé d’être juste et bienveillant envers mon prochain… même quand mon prochain porte un nom ridicule, qu’il est Breton et qu’il a un poster de Starsky et Hutch dans sa cuisine. Or, dernièrement, je crains d’avoir été injuste et méchant avec la charmante ville de Montargis et ses habitants.
Il y a trois jours, une jeune femme qui désirait visiter la région me demanda où se trouvait la ville. Je lui répondis qu’elle se situait dans le Gâtinais mais que personne n’allait jamais dans ces contrées, en dehors des gens de Montargis bien sûr. Emporté dans mon élan, j’ajoutais qu’il n’y avait rien à faire là-bas, sinon attraper la malaria… Pure bassesse, méchanceté gratuite. Le jour où Internet arrivera dans le Loiret, les gens pourraient se sentir blessés et insultés par ces propos. C’est pourquoi j’ai décidé de publier dès aujourd’hui un panégyrique à la gloire de Montargis. J’espère que nos amis seront sensibles à cet acte de pénitence et que je ne finirais pas cloué sur une palissade si je tombe en panne d’essence en traversant la région…
Montargis, resplendissante cité alanguie sur les bords du Loing et du canal de Briare, est surnommée « la Venise du Gâtinais ». Cette appellation ne suffit pas à rendre hommage à la beauté de la ville. En effet, on devrait plutôt appeler Venise « la Montargis de l’Adriatique. »
La commune s’étend sur 4.46 km² qui sont extrêmement jolis. Les kilomètres carrés du Gâtinais sont réputés pour être les plus jolis de la région et probablement d’Europe. Grâce au savoir-faire des géomètres et des artisans cartographes, ils sont même un peu plus carrés qu’ailleurs. Chaque année, des millions de touristes viennent dans le Gâtinais afin de contempler ce jardin béni des dieux : forêts, rivières, marécages et landes insalubres au-dessus desquels les rayons matinaux jouent avec la rosée.
De nombreuses personnalités de premier plan sont originaires de Montargis. On peut citer le célèbre peintre Girodet-Trioson qui est admiré des confins de la Patagonie aux régions les plus reculées d’Afrique et du Japon. Précisons qu’une université porte son nom dans la préfecture d’Osaka sur l’île Honshu. On peut encore citer le célèbre joueur de foot Gaëtan Huard, qui a été le gardien de but du Racing Club de Lens de 1980 à 1988. Les célébrités locales sont trop nombreuses pour pouvoir être évoquées ici.
En raison des beautés sans nombre et des trésors fabuleux recélé par leur cité, les habitants de Montargis sont souvent victimes de la jalousie de leurs voisins. Les Auxerrois et les Orléanais prennent un malin plaisir à faire passer les Montargois pour des campagnards ahuris, un peu cucul la praline. Cette réputation est encore une fois le fruit d’un malentendu. Si on dit qu’ils sont cucul la praline, c’est parce que les Praslines de Mazet sont une des grandes spécialités gastronomiques de la ville. Parmi les autres spécialités qui sont nées à Montargis, citons les nems, le pain et les sardines à l’huile.
Élaborées à partir d'amandes finement caramélisées, les Pralines de Montargis accompagneront parfaitement vos toasts au foie de morue.
Malgré cette immense richesse historique et culturelle, beaucoup de personnes dans le monde ne connaissent pas Montargis. Cela s’explique par la discrétion et l’humilité des Montargois qui ne se mettrons jamais en avant et préfèrerons raser les murs, voire se terrer comme des taupes en chérissant leur tranquillité. Espérons que ce petit article rende justice à leur riante contrée et attire chez eux encore plus de visiteurs et d’ethnologues .