Un rapport de Besancenot sur l'altercation du boulevard de Clichy
Par Bernard Vassor
L'avarice punie !
Le boulevard de Clichy sous la neige d'après Paul Signac.
Il est 4 heures du matin, ce 9 décembre 1902, face au 20 boulevard de Clichy.
Les gardiens de la paix Eger et Besancenot ont relevé un homme qui avait été blessé de deux coups de couteau. L'individu n'a pas décliné son identité et refusé des soins, prétextant qu'il était marié, père de famille et qu'il ne voulait pas que sa femme ait connaissance cette histoire. Il a raconté aux policiers sa mésaventure* :
Il était 3 heures du matin quand une fille l'avait racolé et conduit dans un hôtel du passage de l'Elysée des Beaux-Arts.
Pour prix de ses faveurs, il lui avait donné 5 francs mais la prostituée lui en a réclamé 10 ! Là, sur son refus, le souteneur de cette fille qui était dissimulé dans un coin du passage l'a lardé de coups de couteaux à la main et sous le bras.
L'individu est reparti clopin-clopant en jurant qu'on ne l'y reprendrait plus...
*Archives de la préfecture de Police