Paso Doble n°174 : Burqa et référend’femmes

Publié le 22 avril 2010 par Toreador

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Par Toréador | avril 22, 2010

A las cinco de la manana…

Le Saigneur est mon berger

Nicolas Sarkozy a pas mal tranché ces derniers temps : la tête de Darcos (sur une pique), la taxe carbone (à la poubelle), le cas de la Seine Saint-Denis (sous coupe réglée), la main de Charon (carbonisé), et les burqas (au kärcher). C’est Criticus qui va jubiler.

Pour ceux qui ne l’auraient pas encore admis, le président de la paix publique a parfaitement entendu le message de son électorat : il a jeté aux orties tous les oripeaux de gauchisme et fait désormais la danse du ventre pour reconstituer sa base électorale (Villepinistes et chiraquiens inclus).

Ceci signifie principalement deux choses. La première est que Nicolas Sarkozy entend se représenter, ou du moins qu’il n’en exclut pas l’idée. A Fillon le travail de réforme (les retraites) qui va user sa belle cote de popularité. A Copé, le désaveu. A Sarkozy le travail de berger.

Un « Burqarendum » ?

La seconde est que Sarkozy prépare  – c’est mon hypothèse – une attaque « préemptive » à l’automne sous la forme d’un référendum. L’équation est simple : le Conseil d’Etat a mis en exergue l’anticonstitutionnalité d’une loi qui ferait une interdiction totale de la burqa : il s’est appuyé pour son rapport au gouvernement sur le préambule de la Constitution rédigé par Simone Veil, qui estime que le consentement est désormais essentiel et qu’on ne peut décider a priori ce qui est digne pour les adultes.

Sarkozy a décidé de passer outre et de se démarquer de Copé en prenant le contre-pied. C’est très risqué car en l’état, sa loi sera déclarée anticonstitutionnelle (Chirac et Debré se régaleront) et c’est donc qu’il a un plan ambitieux.

L’étape logique serait de faire réviser la constitution pour y inscrire un principe protecteur pour la femme, base légale d’une telle interdiction, ou à tout le moins d’en modifier le préambule. Sarkozy pourrait alors passer par le Congrès mais d’une part il se heurtera à une alliance catholique et franc-maçonne au Sénat, d’autre part un référendum serait plus diabolique : il obligerait le FN à faire campagne pour lui et provoquerait sans doute une crise au P.S. Je note que cet aspect juridique n’a pas été oublié par l’Elysée : c’est la Justice et non l’Intérieur qui mènera la réforme.

Nous verrons si je suis extra-lucide…

Tags: anticonstitutionnalité, Burqa, référendum

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