Depuis 2007, le port autonome d’Abidjan a investi quelque 20 milliards de francs CFA dans le programme de modernisation de ses installations. Un effort qui va se poursuivre résolument dans un contexte où le port attend un trafic record pour 2010.
«La moisson 2009 a été bonne et cela est à mettre à l’actif de bon nombre d’actions offensives menées par l’autorité portuaire», a expliqué Marcel Gossio, directeur général du port autonome d’Abidjan. Au nombre de ces actions, on peut citer le renforcement des relations avec les partenaires et clients, à travers la mise en place du ferroutage et du tracking, le renforcement des capacités, des équipements et des performances du port, et des projets de développement tels que le terminal à conteneurs sur l’Île Boulay et la nouvelle raffinerie sur le cordon littoral ouest. Des mesures adoptées pour renforcer la qualité, la sécurité et la sûreté ont permis de relever le niveau des équipements de sûreté tel que suggéré par les normes du code ISPS et la certification aux normes du code ISO 9001 version 2008, ISO 14001 et OHSAS 18001. Ce qui a eu comme impact de renflouer la destination Abidjan.
Mais il n’y a pas eu que de bonnes nouvelles, estime Kouadio Wattara, importateur burkinabé client du Port d’Abidjan. M. Wattara dénonce certaines difficultés qui contredisent l’euphorie affichée par la direction du port d’Abidjan. Ce sont, entre autres, les récurrents problèmes de racket et les tracasseries routières qui entravent la fluidité sur le corridor Abidjan-Ouagadougou. Il a aussi mis le doigt sur la congestion des espaces sous douane et les grèves répétées des travailleurs dockers qui bouleversent le fonctionnement de la plate-forme portuaire d’Abidjan.
Ces problèmes ne semblent pour autant pas émousser l’ardeur des autorités portuaires qui prévoient des investissements de 25 à 27 milliards de francs FCFA pour les trois prochaines années. L’enjeu, disent-elles, c’est de maintenir le cap de la modernisation des installations. Prochaines étapes de ce processus : la création d’un centre de traitement de déchets liquides, la réalisation d’un centre de dépotage des conteneurs, l’acquisition de dragues pour garantir les profondeurs du plan d’eau et d’une barge pour les opérations de soutage, la construction d’entrepôts frigorifiques au port de pêche et l’achat de wagons à mettre à la disposition de la société ivoirienne de gestion des chemins de fer (Sitarail).
La modernisation est un gage de compétitivité du port, assure-t-on à la communauté portuaire d’Abidjan. Mais l’autre enjeu crucial, ce sont les coûts de passage et les taux de fret qui demeurent un critère important du choix d’un port par rapport à un autre. Le directeur général de l’Office ivoirien des chargeurs (OIC), Abdoul Dramane Bakayoko, sans annoncer de chiffre, promet à cet effet que les coûts de passage et le taux de fret seront compétitifs en 2010.