Il est rare que j'aborde des questions liées à l'amour ou au couple dans ce blog (sous entendu : de quoi je me mêle ?). Il est encore plus rare que je reprenne un article extérieur. Eh bien, je contredis aujourd'hui ces deux principes en vous proposant un article que j'ai trouvé futé, et en citant mes sources pour être tout à fait correcte.
Donc, cet article merveilleux est tiré de la revue de l'UDAF (union des associations familiales) des Hauts-de-Seine. Des gens très sérieux qui font du bon boulot. Il reprend une conférence donnée par Albert Donval (psychosociologue spécialisé dans les questions conjugales et familiales, et chroniqueur à La Croix). Les réflexions proposées peuvent paraître simples, voire simplistes, mais le bon sens avec lequel elles sont présentées font - à mon sens - mouche. Et peuvent faire sourire celles et ceux qui perdent toujours leurs clefs...
Chaque couple détient un trousseau de 7 clefs, garantes du bonheur conjugal.
- la première clef est celle de la maison, lieu de partage et du vivant.
"Là où il y a du vivant, il y a du bonheur". Un couple risque de mourir s'il ne partage plus. Albert Donval rappelle que l'homme et la femme ne communiquent pas de la même manière et ne font pas les choses de la même façon. Il souligne l'importance de continuer à s'admirer, de se donner des rituels; le pouvoir de régresser à un moment donné de la vie du couple pour mieux grandir.
- la deuxième clef est celle de la chambre nuptiale, lieu privilégié de l'intimité du couple qui doit cultiver le désir et la tendresse.
Le plaisir amoureux est un élément et un aliment essentiel pour le couple. La chambre doit être préservée par le secret, et rester fermée à autrui : enfants, parents, amis...et même la télé. L'intervenant conseille de frapper à la porte avant d'entrer, quelle que soit la chambre dans la maison.
- la troisème clef ouvre la buanderie, pièce nécessaire "pour y laver le linge sale en famille".
La vie en commun entraîne des difficultés. Les "scènes de ménage" peuvent alors être utiles pour laver l'atmosphère et éviter que le linge sale ne s'amoncelle. Cette clef permet au couple de s'expliquer, de désamorcer certains conflits, de se réconcilier.
- la quatrième clef invite à descendre à la cave, là où il fait sombre.
Descendre au fond de soi-même, dans les profondeurs du choix conjugal pour se redire pourquoi nous nous sommes choisis, ce que chacun attend de l'autre, ce que sont devenus nos rêves et nos aspirations profondes. Albert Donval invite à élever "le bon vin des noces" pour qu'il ne devienne pas de la "piquette".
- la cinquième clef est la cléf des champs : le couple ne peut pas tout combler.
La part d'accomplissement personnel n'est pas à négliger. Le couple a besoin d'escapades séparées, sans sombrer pour autant dans des vies parallèles où l'on ne partage plus rien. Il s'agit de veiller au nécessaire équilibre entre distance et proximité, autonomie et communion. L'homme contribue à ce que la femme trouve sa liberté intérieure, et réciproquement.
- la sixième clef est la clef de voûte, celle qui permet la solidité de la maison, celle qui maintient l'équilibre des autres clefs, celle qui pose au couple la question du sens.
Quelle direction voulons-nous donner à notre vie ? La vie de couple n'est pas une fin en soi mais une médiation pour accomplir son existence dans la mesure où les autres états de vie sont également féconds.
Albert Donval a malicieusement renoncé à envisager une septième clef, synonyme de plénitude. Cette ultime clef reste à chercher pour chaque couple. A chacun de se constituer son propre digicode, de trouver sa propre clef du bonheur conjugal.