Magazine Culture
Parmi les nouveautés de cette année, le collectif californien Fool’s Gold est une bien belle surprise. Avec un premier album éponyme convenu mais bondissant, ils deviennent les concurrents directs des new-yorkais Vampire Weekend, bien trop maniérés à mon goût sur leur opus 2010. Sans prétention aucune, leur objectif est clair : promouvoir le brassage culturel de manière dansante et festive. Le collectif est métissé (USA, Argentine, Brésil, Israël…) et donc tout à fait crédible, et l’on serait bien en peine de leur reprocher un certain opportunisme actuel vis-à-vis de ces musiques dites exotiques. Que ce soient Luke Top qui chante en hébreux (sa langue natale) ou le guitariste Lewis Pesacov (membre des très bons Foreign Born, mais aussi participant au projet Komono n°1), tous deux savent de quoi ils parlent quand ils font appel à l’afrobeat ou au groove éthiopien. Ce rafraichissant premier album et une réputation scénique croissante suffisaient largement à faire le déplacement à Barbey ce soir-là, en très bonne compagnie de surcroit.
"Nadine" ouvre le bal. C’est le penchant oriental de Fool’s Gold et les sonorités évoquent aussi bien l’Inde que la Chine. En effet selon Luke, "Fool’s Gold n’est qu’un rebond de plus dans le jeu de ping-pong qui dure depuis des décennies entre les continents". L’orchestre de six puis huit (jusqu’à dix parfois) musiciens semble passionné et respectueux. Ca on ne peut pas leur enlever. Très tôt dans le set, le groupe de la cité des anges entame l’inévitable "Surprise hotel". Imparable grâce à son motif de guitare répétitif, ce sera certainement l’un des tubes de l’été, d’une gaité à toute épreuve, par excellence le morceau pour se sortir du lit le matin, et se coller la banane au visage jusqu’au soir.
"Ha dvash" est un autre moyen de s’ouvrir à cette musique dite "world". Et Lewis Pesacov, fringué en parfait Marty Mc Fly, fait preuve d’un jeu de guitare assez démentiel, guidant les morceaux par ses soli d’aigus électriques et tropicaux. Cerise sur le gâteau, nous donnant l’impression d’être privilégiés (alors que l’exercice est pratiqué à chacun de leurs concerts), les Fool’s Gold nous embarquent dans une jam géante, au milieu de la foule, où près de 500 personnes scandent à l’unisson les Ohohohohoh de "The world is all there is". Tout le monde ce soir-là a eu sa dose de pop et de soleil. Et sur le chemin du retour, plus loin dans la nuit, raisonnent encore les Ohohohoho…
Le Myspace de Fool’s Gold, le site de Barbey et l’album en streaming
L’immanquable "Surprise hotel" en live KEXP :