1er jour: San Sebastian - Donostia

Par Cecile64pb

Après un mois de septembre plutôt chargé, nous sommes partis décompresser à 50km au sud de Biarritz : à San Sébastian. Nous l'appelons aussi St Sé! On a chargé les vélos dans le break et hop, sur la route. Nous avons emprunté la route panoramique du Jaizquibel, crête gréseuse qui fait un peu penser à un dragon allongé et dont le bout de la queue tombe dans l'Océan au Cap du Figuier.

La route part de Hondarribia et mène au port industriel de Pasajes. On monte à 543m de hauteur, on salue les pottoks et les brebis qui broutent tranquillement face à l'Océan, on en profite pour s'arrêter à la table d'orientation qui surplombe Hondarribia, Irun, Hendaye et fait face aux Pyrénéennes 3 couronnes (Penas de Haya) et aux  basques et landaises côtes océanes.

Le port de Pasajes est un port de commerce et de pêche. Les marchandises qui transitent sont papier, ferrailles, charbon, bois, automobiles, outillages, céréales, machines, aluminium... C'est le 16ème port d'Espagne sur 27.
La sidérurgie étant très présente en Guipuzcoa, la ferraille représente 36% du traffic du port, les produits sidérurgiques représentent eux 27% du traffic. En 1980, Pasajes était le 1er port exportateur d'automobiles d'Espagne, de nos jours, plus de 4 millions de véhicules ont été chargés et débarqués à Pasajes. La rapidité et la sécurité en font l'atout préférentiel des constructeurs automobiles. En 2006, un nouveau silo de 90 000m2 fut inauguré et permet d'exporter ou d'importer jusqu'à 600 000 véhicules/an contre 320 000 avant. Le traffic de vrac solide (charbon, fertilisants naturels et artificiels, ciment) représente plus de la moitié du mouvement des marchandises. Une zone spécifique a été amnéagée dans le port pour le traitement du charbon utilisé comme combustible par la centrale thermique d'Iberdrola, située dans l'enceinte même du port. Le charbon représente 700 000 Tonnes/an. 

San Sebastian ou Donostia en basque est la capitale du Guipuzcoa et compte près de 183 000 habitants (Donostiarras). Son tracé urbain composé de grandes avenues perpendiculaires, au tracé régulier, doté de grands immeubles hausmanniens en font une station balnéaire très très agréable et où l'on flâne volontiers (promenade de 7km des Peignes des Vents à la plage de Zurriola). On se perd aussi avec plaisir dans le dédale de ruelles de la vieille-ville ravagée en 1813 qui se réveille tous les soirs dès l'heure de l'apéro puisque c'est ici que se trouve la plus grande concentration de bars et resto de la ville.

La ville accueille de nombreuses manifestations dont on retiendra surtout :

  • Le Concours International de feux d’Artifices autour du 15 août

  • Le Festival de Jazz en septembre

  • Les régates de traînières en septembre

  • Le Festival International de Cinéma en septembre

  • La Tamborrada 3ème semaine de janvier : défilé en costume napoléonien.

Les 1ers écrits mentionnant San Sebastian remontent seulement à 1014 où l'on apprend que le monastère de San Sebastian fut donné à celui de Leyre par le roi navarrais Sancho El Mayor. Le monastère se situait à l'emplacement de l'actuel Palais Miramar.

Donostia viendrait de "Dom" (du latin 'domine' = maître) et de Ostia (ville italienne à côté de Rome où mourut St Sébastien).

La position stratégique de San Sebastian lui imposa une vocation militaire : on fortifia le Mont Urgull au XIIs et la ville fut ceinte d'une muraille au XVIIs par les Rois Catholiques. San Sebastian était le théâtre de nombreux affrontements entre les différentes lignées basques et surtout entre les Onacinos & les Gamboinos. Louis XI de France et Alfonso V du Portugal formèrent une alliance contre les Rois Catholiques et le Guipuzcoa souffrit des conséquences et dut se battre et pacter au nom de la France. Lors de l'unité espagnole, le Guipuzcoa fut contraint de se battre au nom de l'Espagne et fut maintes fois assiégée par les troupes françaises qui ne réussirent pas à la conquérir.

En 1808, l'armée française occupa la ville jusqu'en 1813. Après la défaite de la bataille de Vitoria en juin 1813, la retraite des troupes françaises s'effectua dans un grand désordre. Les troupes se réfugièrent à San Sebasitan mais furent attaquées par les troupes alliées (anglaises, espagnoles et portugaises) envoyées par Wellington. L'attaque se termina le 31 août 1813 et détruisit toute la ville (il ne restait que 35 maisons sur 600). On peut encore voir quelques unes de ces maisons dans la rue du 31 août. Il fallut attendre 50 ans après l'incendie de 1813 pour que les habitants obtinrent l'annulation du caractère militaire de la ville, les murailles qui l'entouraient furent rasées. On se demanda alors comment on allait reconstruire et adapter le site : on s'inspira donc de l'urbanisme et de l'architecture parisienne de l'époque. Ceci dit, San Sebastian se distingue des autres villes du XIXs par l'organisation du voisinage : dans un même édifice, en fonction de la hauteur, on avait des logements où les riches côtoyaient les pauvres : au rez-de-chaussée il y avait en général les familles les plus riches et aux étages supérieurs vivaient les classes travailleuses. C'est pour cette raison, qu'il n'y a pas de bidonvilles...

La station balnéaire doit son impulsion à la reine Isabelle II. Les médecins lui conseillèrent les bains pour calmer son herpès. C'est ainsi qu'elle vint à San Sebastian pour la 1ère fois en Août 1845 et décida alors d'y déplacer chaque été suivant, la capitale politique. Bien entendu, la cour et les rois et reines l'accompagnèrent.

La neutralité de l'Espagne dans le 1er conflit mondial lui valut la visite des aristocrates, politiques et intellectuels de l'époque, toute l'infrastructure sociale, culturelle, touristique, récréative, festive... encore présente de nos jours date des 20 premières années du XXs.  Du 30 juillet au 05 août 1920, se réunirent les conseillers de la Ligue des Nations avec les représentants belges, brésiliens, français, anglais, grecs, italiens et japonais. 10 ans plus tard se réunirent les leaders républicains et socialistes espagnols pour traiter de l'unité d'action qui couronna l'arrivée de la République, la chute de la dictature et la fin de la monarchie en 1931.

Le Guerre civile espagnole s'attarda à San Sebastian jusqu'au 13 septembre 1936, date marquée par l'entrée des troupes nationalistes dans la ville. Les affrontements laissèrent des cicatrices sur les façades de plusieurs édifices sans oublier le bombardement du 13 août 1936 par des avions en provenance de Logrono.

On arrive à St Sé et on gare notre break dans le parking de l'hôtel Barcelo Costa Vasca (95€ petit-déjeuner buffet inclus pour 2). Situé derrière le Palacio Miramar, l'hôtel est au coeur d'un quartier résidentiel, proche de la plage de Ondarreta. Les chambres ont été refaites et sont grandes, fraîches, climatisées.

On enfourche nos vélos et on file vers le quartier Amara Nuevo, sans grand intérêt architectural ni commercial. On remonte ensuite le long de l'Urumea. San Sebastian a aménagé de nombreuses pistes cyclables à double voie qui permettent de bien découvrir la ville.

L'Urumea est un fleuve navarrais, qui après avoir parcouru 40km, se jette dans l'Océan Atlantique, lorsqu'on le longe, on découvre une architecture très hausmannienne, plutôt bourgeoise avec de jolis détails (frises, avancées de toit, des yeux de boeuf...) et une succession de ponts dont seulement 3 nous intéressent:

  • le pont Maria Christina : communique avec la gare de 1880 (Gustave Eiffel construisit la toiture). En 1893 fut construit une passerelle provisoire en bois qui permettait l'accès de la gare vers le centre-ville. La construction d'un nouveau pont en pierre fut décidée le 28/04/1890. L'inauguration eut lieu le 20/01/1905 en présence de la Reine Maria Cristina. Les 4 obélisques s'inspirent de ceux du Pont Alexandre III, à Paris et mesurent 18m de haut et sont couronnés de groupes sculptés représentants la Paix & le Progrès. Les 3 arches de 20m de large donnent de l'élégance à ce pont en béton armé.

  • le pont Santa Catalina : c'est le plus ancien. Il semblerait qu'il existait déjà un pont vers 1377 qui fut détruit et reconstruit plusieurs fois. En 1659, Don Cristobal de Zumarrieta proposa un nouveau pont, en pierre, mais se heurta aux intérêts militaires qui jusqu'au XIXs imposèrent des ponts en bois (en cas de danger d'invasion, le pont était une des 1eres destruction qui permettait de retarder l'arrivée des attaquants). Il fallut attendre 1870 pour voir la construction d'un pont en pierre qui sera inauguré le 23/06/1872. Il mesure 127m de long et 12 m de large, une chaussée de 7m & des trottoirs de 5m de large! Le pont subit plusieurs modifications/élargissements dès 1911. 

  • le pont du Kursaal : fut réalisé d'après les plans de José Eugénio Ribera et inauguré le 15/08/1921. Communément nommé "les 6 de bats" en raison de ses 6 réverbères qui décorent son trottoir. En 1993, il fut intégralement restauré et inauguré le 07 août suivant lors de la Classique Cycliste San Sébastian-San Sebastian.

Jouxtant le pont Maria Cristina, l'hôtel de luxe porte le même nom que l'épouse du roi Alphonse XII. Inauguré en même temps que le théâtre, en 1912, il ne cesse d'accueillir les célébrités des décennies qui se succèdent. C'est à Charles Mewes, auteur des Ritz de Madrid & Paris que l'on doit cet hôtel. La Reine assistait d'ailleurs aux 2 inaugurations. En 1950, un bâtiment fut ajouté, modifiant la forme de l'hôtel en U (précédemment en L). La Mairie devint propriétaire de l'hôtel en 1982 mais l'exploitation est gérée par le groupe hôtelier Starwood Hotels depuis 2003 (Leading Hotels of the World antérieurement).

En Espagne, il existe 2 reines régentes portant le même prénom :

  • Maria Cristina de Bourbon-Sicile, épouse de Ferdinand VII et mère d'Isabelle II. Le roi mourant avant la majorité d'Isabelle, c'est Maria Cristina qui assura pendant 7 ans la régence, jusqu'en 1840. Elle fut contrainte de laisser le pouvoir au Général Espartero. La loi salique ne s'appliquant pas en Espagne, l'Infante Isabelle n'avait aucune prétention au trône jusqu'à ce que son grand-père abroge la loi en 1789. Plusieurs fois exilé en France, son attitude d'intrigante ne lui attira que peu les faveurs de l'époque.

  • Maria Cristina von Habsbourg-Lorraine-Teschen dite d'Autriche, épouse d'Alphone XII et mère d'Alphonse XIII. Enceinte d'un enfant posthume, la reine dut assurer la régence pendant 16 ans. Très appréciée par ses sujets, elle perdit néanmoins Cuba, Les Philippines, Guam & Porto Rico.

En continuant sur la piste cyclable, juste à côté de l'hôtel Maria Cristina, s'élève le Théâtre Victoria-Eugénia. Inauguré en 1912, il porte encore les cicatrices des affrontements de la guerre civile (impacts de balles). De style néo-plateresque, le théâtre occupe une superficie de 2 400m2. Les sculptures extérieures en pierre dure de Pitillas représentent la tragédie, la danse, la musique & la comédie. Les statues du Comte de Penaflor, d'Arriaga, de Eslava, de Gayarre, de Gaztambide & de Santesteban viennent compléter la façade. Je pense qu'il porte le nom de la Reine Victoria-Eugénie de Battenberg, épouse du roi Alphonse XIII, alors reine depuis 6 ans.

Sur la rive droite du Pont du Kursaal, on aperçoit le Palais des Congrès : le Kursaal (vient de l'allemand = salle des prêtres, car au XIXs, c'était un type de bâtiment culturel polyvalent d'Europe centrale où se déroulait toute l'activité festive des stations thermales). En 1921 fut construit un casino à l'architecture assez similaire à l'actuel Hôtel de Ville, c'était l'un des plus renommés casinos d'Europe. L'interdiction des jeux en Espagne en 1924 mit un arrêt à la lucrative activité des casinos, de nouveaux projets furent mis en place mais bien moins rentables, à tel point que les propriétaires décidèrent de détruire le bâtiment en 1972.  Devenu public, le terrain fut le siège de nombreux projets avortés avant l'inauguration d'un palais des congrès polyvalent en 1999. Son style atypique ne remporte pas l'ensemble des suffrages. Conçu par Raphael Moneo, le Kursaal se constitue d'un auditorium, de salles de réunion et de cinéma, d'une galerie commerçante, d'un parking et d'un restaurant tenu par le chef étoilé de Mugaritz : Martin Berasategui. Chaque année, pendant une semaine en septembre, le Festival de Ciné de San Sebastian y projette ses films en compétition.

Derrière le Kursaal, on a aménagé la Plage de Zurriola en 1997, bien qu'elle était déjà présente, bien que plus petite depuis la 1ère moitié du XXs. Sans protection, la plage laisse entrer les vagues qui en font une plage réputée pour tout surfer ou bodyboarder. Une piste cyclable a été aménagée jusqu'au bout de la plage. Cette partie de San Sebastian est le quartier Gros, aménagé au milieu du XIXs, il s'agissait d'un désert de sable vendu par la municipalité à Don José Gros qui débuta les aménagements et donna son nom au quartier. 

On revient vers la rive gauche et on longe le Paseo de Salamanca (toujours en vélo sur piste cyclable), jusqu'à la Plaza Jacques Cousteau.

On longe ainsi l'Océan Atlantique jusqu'au port, en contrebas du Mont Urgull. Plusieurs chemins s'entremèlent jusqu'au sommet du Mont Urgull (120m) couronné par la statue du Sacré-coeur, statue érigée en 1950 & mesurant 28.80m dont 12.54m pour la statue. Le mont Urgull fut fortifié dès le Moyen-Age quand le site appartenait à la Navarre, on dota le mont d'une forteresse fin XIIs-début XIIs-début XIIIs, il s'agissait d'un petit château quadrangulaire avec 4 tours carrées & une barbacane. En 1921, le mont fut vendu à la ville de San Sebastian par le ministère des Armées qui le convertit en jardin publique. C'est une promenade très plaisante offrant une succession de vues sur la baie, l'Océan, les Pyrénées et la ville, dans un environnement naturel à l'ombre des tamaris, des pins, des genêts... Au détour d'un chemin, sur le versant nord, on découvre un cimetière insolite, non pas espagnol, ni français mais anglais : c'est là que reposent des chefs & officiers anglais morts pendant la Guerre d'Indépendance & les Guerres Carlistes. On découvre aussi les batteries du Mont Urgull, après quelques escaliers, on arrive à la Salle des gardes, puis aux batteries Napoléon & St Jacques, on découvre aussi des poudrières.

De là, on emprunte l'ascenseur pour descendre au niveau du port et de l'Aquarium (L-V 10h-19h/20h/22h; Week-end 10h-21h, 12€, 8€ retraités, 6 € -12 ans). L'aquarium fut inauguré en 1828 & depuis 1998, il ne cesse de s'agrandir et de rénover ses salles & bassins. C'est un musée aquatique extraordinaire : le musée naval expose des maquettes de navires, caravelles... ainsi qu'une maquette en relief du Golfe de Gascogne, un espace aquatique avec de nombreux bassins et un tunnel à requins et à raies, en cours d'agrandissement, c'est vraiment un site immanquable & on y passe bien presque 2h30. Restaurant Bokado offrant une cuisine inovante et un joli coucher de soleil sur la baie   

On arrive donc au port de pêche : le 1er quai de San Sebastian est attribué au roi Juan II au XVs.

Autrefois, c'était un port spécialisé dans la morue & la baleine. On exportait laines, cuirs, peaux, plomb, vin, huile, fer, poissons séchés, graisse & huile de cétacé. Les principaux pays marchands étaient bien entendu, la France, l'Angleterre, les Flandes et la Norvège. La majorité des habitants de Saint-Sébastien vivaient de la mer au XVIIIs, les plus habiles ont promi de collaborer avec l'Etat espagnol pour nettoyer les mers des corsaires afin de protéger la route des bateaux espagnols vers l'Amérique.

San Sebastian obtint l'autorisation de la couronne de commercer directement avec Caracas sans passer par Seville. Ainsi fut fondé en 1728, la Compagnie Royale Guipuzcoane de Navigation de Caracas qui marquerait une époque fructueuse jusqu'à ce qu'elle fusionne en 1785 avec La Compagnie Royale des Philippines. Cette fusion entraîna une grave crise économique qui mena à la Guerre d'Indépendance. A bord des navires de la Compagnie Royale Guipuzcoane de Navigation transitèrent d'abord le cacao, puis la salsepareille, des peaux, du tabac, de l'indigo, du coton et du café. Le port étant sous mandat militaire jusqu'en 1863, les maisons adossées au Mont Urgull ne datent que de cette époque. L'activité portuaire a été déplacée à Pasajes, ici c'est uniquement du cabotage.

On quitte le port de San Sebastian pour visiter un peu la vieille-ville que l'on nomme aussi Casco Viejo. On passe par la Portaleta, ancienne porte de la Mer qui était autrefois, intégrée aux murailles.

La vieille-ville est la partie la plus ancienne bien qu'elle ne date que de 1813, c'est le coeur historique de la station. On marche jusqu'à l'intersection entre la Calle del Puerto et la Calle Mayor. Jusqu'en 1813, la calle Mayor était la rue principale de San Sebastian où se trouvaient les maisons-toursmaisons-tours & palais des notables de l'époque.

On tourne à gauche, vers l'Eglise Santa Maria del Coro. Vers le XIs-XIIs, une église romane s'élevait à cet emplacement puis une autre gothique au XIVs. A partir de 1566, débutèrent des travaux d'agrandissement : 3 nefs à 6 colonnes. Malheureusement, un tremblement de terre survint en 1688 et l'église dût être reconstruite. Majoritairement construite en pierre provenant des carrières du Mont Igueldo, l'église est de style baroque bien que les voûtes restent gothiques. A l'intérieur, le tableau représentant St Sébastien date de 1819 et est attribué à Luis Bocci. En 1867, sur la façade churriguesquechurriguesque fut apposée l'image du St patron de la ville. Pour les amateurs d'orgues, sachez que l'église possède un orgue de facture Cavaillé Coll de 1862. L'église doit son nom à une petite image de la Vierge noire située dans la niche de l'autel. L'origine Vierge du Choeur donne lieu à diverses versions dont les 2 plus connues sont :

En ressortant de l'église, on marche un peu dans la Calle del 31 Agosto qui s'illumine de bougies sur les bords des fenêtres chaque année le 31 août pour commémorer l'incendie qui détruisit la cité. C'est dans cette rue que subsistent les rares demeures épargnées et par conséquent, les plus anciennes de la ville.

On marche jusqu'au marché de la Bretxa : jusqu'en 1998, il y avait un marché de plein air où l'on achetait directement aux producteurs. l'actuel marché se trouve au sous-sol et a été complété par une galerie commerçante. Le nom "Bretxa" vient de brèche car c'est à cet emplacement qu'en 1813, les alliés ouvrirent une brèche dans la muraille.

On continue de se promener dans les ruelles jusqu'à la Place de la Constitution, centrale.

La place fut construite en 1722 comme lieu de célébration des fêtes officielles et populaires, c'était le seul endroit ouvert à l'intérieur des murailles. Appelée Place Nouvelle, elle fut aussi détruite en 1813. Celle que nous voyons de nos jours, date de 1814. On note la numérotation des balcons qui correspondait aux places achetées lors des corridas, car la place servit aussi d'arènes. Lorsque les troupes napoléoniennes occupaient San Sebastian, une guillotine avait été installée sur cette place et servit même 2 fois! L'édifice qui préside la place est l'actuelle Bibliothèque Municipale, autrefois hôtel de Ville de 1832 à 1947.

Maintenant, laissons de côté le culturel et passons au culinaire.
Visiter San Sebastian sans parler de ses bars, restos  et sociétés gastronomiques équivaudrait à visiter Paris sans parler de la tour Eiffel! Une hérésie!

- Savez-vous combien de bars il y a à San Sebastian?
948.

- Savez-vous combien de cafés il y a à San Sebastian?
55.

- Savez-vous combien de restaurants il y a à San Sebastian?
306.

Le croyez-vous??? C'est fou! 1309 adresses = 137 habitants/bar-café-resto. Et encore ce sont des chiffres de 1999, je pense que ce chiffre a augmenté en 10 ans. Chaque quartier (Gros, Ensanche, Casco, Antiguo...) pullule d'adresses mais le Casco Viejo reste le plus réputé et où l'ambiance des ruelles et des vieux comptoirs reste immanquable & incomparable, retrouvez mes commentaires bars à tapas.

  • les bars à tapas étalent leurs petites spécialités sur le comptoir. Ce sont des petits sandwichs, des brochettes ou des canapés sur tranche de baguette. En général, on grignote debout avec un verre de vin de Rioja ou de Txakoli (vin blanc pétillant des vignobles de Getaria) ou encore un zurito (bière pression), on blague avec les copains et on change de bar et on recommence ailleurs, en général de 20h à 22h. Ces bars proposent aussi des plats que l'on peut déguster assis, au fond (merlu koskera, marmitako...) malheureusement c'est très bruyant. Du coup, il y a un endroit que j'apprécie bien pour grignoter des tapas : c'est le bar Ambrosio, sur la Place de la Constitution, on y dîne en terrasse. On prend une assiette, on y pose ce dont on a envie, on la tend au barman, on paie et on va s'asseoir. On peut aussi commander des portions de calmars frits, des croquettes, des salades... qui seront servis à table. Entre mai & octobre, on apprécie vraiment la terrasse avec le soleil dorant les façades et la douceur des températures. Côté cuisine, il y a un bon choix et la qualité vaut un 13/20 mais on ne joue pas aux gastronomes, on veut juste grignoter des tapas! Sinon, voici la liste + sans oublier Alona Berri & Bergara Bar. 

  • les sociétés gastronomiques : (petite parenthèse : il existe dans San Sebastian des Sociétés Populaires gastronomiques, culturelles, musicales, sportives...; je présente ici, uniquement la partie culinaire). Ce sont des centres de réunion, dont les membres rivalisent dans la préparation de plats, ils récupèrent de vieilles recettes, et les embellissent. Ces cercles sont fermés, pour y assister, il faut y être invité par un des membres, pour y adhérer, il faut attendre qu'un "socio" se désiste! Le dénominateur commun à toutes les sociétés populaires était l'interdiction aux femmes mais cela évolue. La 1ère société de San Sebastian fut la "Fraternal" fondée en 1843. Ce phénomène s'étendit aux provinces limitrophes et plus tard aux autres régions d'Espagne et même en Amérique Latine où il y a une importante communauté basque. Les sociétés gastronomiques se rencontrent lors de concours (le 1er se déroula en 1997). Pour la petite histoire, au milieu du XIX siècle, la bourgeoisie et le tourisme de haut niveau ne fréquentaient que le Casino et les cafés. Entre 1876 & 1885, pour répondre à la demande, on ouvrit 14 cafés dans le centre-ville de San Sebastian. Les classes populaire fréquentaient, elles, les cidreries urbaines et les bars/tavernes. Les cidreries urbaines occupaient les sous-sols des maisons/immeubles et communiquaient avec l'extérieur par un escalier. Hélas, elles disparurent quand la consommation de vin fut étendue et que les gens durent s'éloigner de la ville pour déguster le vin et que le Conseil municipal décréta des heures de fermeture, limitant ainsi encore un peu plus, la sociabilité. Cette situation engendra la création des Sociétés Populaires Gastronomiques : groupe humain aux affinités communes, pas de distinction : tous les membres sont partenaires, pas d'heure de fermeture... .

  • la cuisine basque de très grande qualité : Arzak et Akelarre (3 étoiles chacun), Kokotxa, Bokado, Arbelaitz, Urepel.

  • les spécialités culinaires de San Sebastian sont incontestablement : le merlu en salsa verde (merluza), l'araignée de mer (txangurro), la daurade braisé (besugo), les sardines et anchois (sardinas, anchoas), la morue pil-pil (bacalao), les chipirons -petits calmars (txipirones), les alevins pil-pil (angulas).

  • les douceurs : la patisserie Oyarzun, derrière l'Hôtel de ville (C/ Ijentea 2 Bajo) existe depuis 1972 et propose une jolie terrasse pour déguster un chocolate a la tasa, un thé ou une coupe de glace. Ses pâtisseries sont riches en crème pâtissière, goûter ses truffes (trufas), des tuiles aux amandes (tejas), ses mille-feuilles (hojaldre o pantxineta) et ses cigarettes (cigarillos).

  • les glaces : Salon Italiano -Gelateria Boulevard, face au kiosque sur la Calle Garibay.