A l'intérieur de la nébuleuse de la Rosette
Voyage imaginaire dans les profondeurs de la nébuleuse de la Rosette, son intimité partiellement dévoilée dans l’infrarouge par le télescope spatial Herschel.
On se croirait à bord d’un vaisseau spatial naviguant à l’intérieur d’un gigantesque nuage moléculaire. Cette image des entrailles profondes de la nébuleuse de la Rosette est saisissante de réalisme : on a l’impression que nos yeux touchent les volumes et les contours et que notre visage se réchauffe à l’approche des foyers lumineux ! Or, il n’en est rien …, nous sommes loin, à plus de 5 000 années-lumière de la nébuleuse ! Impossible aussi pour nos yeux d’en distinguer les formes car rayonnant dans l’infrarouge.
Nous sommes au cœur de la nébuleuse de la Rosette (NGC 2237), région immense de faible densité, dont l’aspect général évoque une rose ouverte. On peut penser aussi à un nid. Cela lui sied bien, eut égard à son rôle de « procréation » et à l’essaim d’étoiles très massives (20 fois la masse du Soleil) qui ont littéralement fait leurs nids en son sein … ! Le télescope spatial Herschel est sensible à l’infrarouge lointain et met ainsi en relief les régions les plus froides (jusqu’à – 260°), qui rayonnent faiblement et sont résolument invisibles pour nous. Les différents secteurs de concentration de poussières et de gaz sont ainsi mis en lumière. Les couleurs nous renseignent sur la nature de ces futurs mondes. En bleu et blanc, on distingue les futurs monstres : des étoiles qui seront jusqu’à 10 fois plus massives que le Soleil. Les régions teintées de jaune trahissent, quant à elles, la présence d’autres cocons qui enfanteront également des étoiles massives. Pour les étoiles les plus banales comme le Soleil, on peut les surprendre en gestation dans les zones de couleur rouge.
Ce ne sont encore que des bribes d’étoiles, des fœtus, des graines de lumière fragile … ! La matière se concentre peu à peu, forme des nœuds moléculaires et prépare de futurs foyers de chaleur et de lumière beaucoup plus denses. Songez que dans ces parties observées, la densité est un milliard de milliards de fois plus faible que dans l’air que nous respirons ! Un apparent chaos, pour ainsi dire invisible et vide, qui raconte aux astrophysiciens les conditions primitives de leurs gestations.
Prés d’un an après son lancement dans l’espace (le 19 mai 2009), le télescope spatial européen Herschel (ESA) offre aux astronomes des paysages irréels d’une nébuleuse lointaine.
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Crédit photo : ESA/PACS & SPIRE Consortium/HOBYS Key Programme Consortia.