Ludovic Degroote publie Le
Début des pieds, à l’Atelier la Feugraie.
je travaille à l’intérieur de mes barrières comme les enfants et comme les
vaches je me colle à la clôture je regarde passer le monde il va si vite je me
cale contre le bord j’aime bien ça je ne peux pas faire autrement je suis très
mal.
on ne sait jamais à quel moment précis ça bascule sinon on réussirait à s’éviter.
toute cette pièce mise en route pour s’arrêter
j’aimerais trouver un exemple ça mettrait de l’ordre dans ce que j’écris
j’aime bien la vie quotidienne chaque jour elle me rassure
elle fait sa barrière sans que j’ai à y penser
je pense si souvent à la mort depuis l’âge de sept ans je ne m’y fais pas ce n’est
pas une raison pour ne pas vivre il y a tant de théorie sur la vie
*
je me souviens de mes peurs à l’instant que le moteur tombe en panne les
bougies à nettoyer dans la houle hachée les intestins qui vous quittent et
toute cette mer qui vous supprime en vous rapprochant de vous-mêmes le souffle
court coupé court et lui qui me dit pas de panique ludo il y a les rames les
côtes le courant je vois la mort dans chaque instant vide le temps
je ne sens pas la mort
je me trompe sur le temps et quand on se trompe sur le temps on se trompe sur
la mort
je me défais dans la certitude des galets
même si mal un monde où ça marche
où je puisse encore me retourner
Ludovic Degroote, Le Début des pieds,
Atelier La Feugraie, 2010, pp. 32 et 34
Ludovic Degroote dans Poezibao :
bio-bibliographie,
prix
des découvreurs de poésie, extrait
1, extrait
2, wimereux (parution), Un
petit viol (par Ariane Dreyfus)
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