Garçon tristoune,
Fille de joie,
En septembre dernier, l'artiste sonore Olivier Toulemonde invitait trois "travailleuses du sexe", comme elles s'appellent désormais, à venir témoigner à ARTE Radio. Jours étranges. Interdits d'entrer dans notre studio, nous errions frustrés dans les couloirs, fantasmant sur ce qui s'échangeait entre les filles et le réalisateur, de part et d'autre de la baie vitrée façon "Paris, Texas". Et puis travailleurs du sexe et du son allions ensemble manger à la cantine, ravis de ce dispositif radio-pornographique. Quelques mois plus tard, à l'écoute du montage d'Olivier, nous apprenons qu'il n'y a pas de vitre dans le salon privé où elles travaillent. Il y a une fille et un client face à face. Le client demande, insulte, jouis, parfois pleure. La fille encaisse. Comment, pourquoi, combien ? Quel rapport avec le désir, avec les relations entre hommes et femmes, avec nous autres qui ne sommes bien sûr ni pute ni pervers ? On va le savoir.