La (longue) minute nécessaire de Monsieur Sarkozy (2)

Les passages de Nicolas Sarkozy à la télévision se suivent et se ressemblent, au point que cela en devient vite lassant. D'autant qu'il ne faut pas compter sur PPDA ou Arlette Chabaud pour oser un tant soit peu perturber la performance du chef de l'Etat.
Dire que le discours du président Sarkozy (qui ressemble étrangement à celui du candidat Sarkozy, fait uniquement de promesses et de défausses) est rôdé est un euphémisme : tout ce qui ne va pas en France est la faute de socialistes. C'est pourquoi il faut désormais lancer "monétisation des RTT" (bah oui quoi les pauvres ça ne sert à rien qu'ils aient du temps libre...), pouvoir travailler dimanche ou encore carrément abolir les 35 heures par accord d'entreprise, puisque c'est bien connu "la seule façon de répondre à la question du pouvoir d'achat, c'est de permettre aux gens de travailler plus et de gagner plus". C'est tout juste si cette litanie de promesses laisse une petite place à cet aveu : il "n'y pas d'argent" dans les caisses publiques. Mais attention qu'on dise pas que le paquet fiscal y est pour quelques chose, les seuls responsables sont les 35 heures... et qu'on ne dise pas non plus qu'il s'agissait d'un cadeau au plus riches parce que le président pense également aux Français moyens en demandant qu' "on crée un indice du pouvoir d'achat qui corresponde enfin à la vie quotidienne des Français et pour que les Français aient le sentiment qu'on ne se moque pas d'eux" et surtout qu'ils puissent ainsi réaliser à quel point le pouvoir d'achat baisse réellement contrairement aux bénéficiaires du bouclier fiscal... Mais c'est pourtant pas sorcier, si leur pouvoir d'achat baisse, les Français n'ont qu'à travailler plus... ou bien trouver un poste dans lequel au bout de six mois on vous augmente de 170% !!!
Enfin, Nicolas Sarkozy a indiqué que l'Etat allait vendre 3% du capital d'EDF pour financer "un plan d'investissement" dans les universités françaises. C'est beau l'abnégation de la part d'un dirigeant d'un "Etat en faillite" prêt à vendre les bijoux de famille pour assurer l'avenir de sa jeunesse. Si après cela les étudiants ne reprennent pas en cœur "EDF nous vous devons plus que la lumière" ce sera bien la preuve que l'esprit de Mai 68 les a pervertis au point qu'ils ne plus respecter les sacrifices faits pour eux...