Une vision d(e l)’ensemble.

Pour ce premier post je voudrais revenir sur un constat simple dont chacun fait l’expérience quotidienne : notre environnement cognitif est de plus en plus envahi par une avalanche d’information en continu.

Bien. Je démarre donc ce blog sur un paradoxe (!), puisque ces lignes ne viennent finalement que renforcer la tendance qu’on sentait me voir déplorer…C’est pourtant bien notre société d’hyper-information qui fournit son leitmotiv à ce blog. Notre compréhension du monde est en effet fortement influencée par cette perfusion constante.

Car évidemment, on ne s’y retrouve pas. L’information est fragmentée, segmentée, elle est facile d’accès et ne se fait même plus attendre pour s’imposer. Nos pratiques ont bien entendu suivi le mouvement, et on ne voudrait surtout pas y échapper tant il est prometteur de nouvelles perspectives (n’en déplaise aux sceptiques). Tout le monde est en permanence connecté, on prend l’actu à chaud. Le temps mondial ne s’arrête pas.

Comment fait-on alors ? On est poussé à accumuler les données, à les superposer. On tombe dans une guerre du chiffre – pire du pourcentage – qui rend très difficile l’effort de compréhension globale ; si toutefois on ne s’est pas découragé avant… Le monde n’en demeure assurément pas moins complexe, voire plus puisque notre conscience se mondialise au même titre que le commerce ou la culture. Il nécessite un temps de réflexion qu’on ne peut compresser à l’infini.

C’est bien de cela dont il s’agit dans ce blog – toute proportion gardée. C’est une tentative de ne pas se laisser mener mais de proposer, d’être à l’initiative et non pas sur la défensive, d’être volontaire plutôt que sceptique.

Vers où, vers quoi ? Je pense que le monde en a fini avec les idéologies structurantes du passé, qui comme chacun sait sont tombés avec le mur de Berlin. On n’est pas tous devenu nihilistes pour autant, ni même de sombres individualistes. Il ne faut pas abandonner la recherche d’un discours englobant sur la société, au risque de laisser les inégalités et les injustices perdurer dans un système qui auto-légitime les puissants par l’absence de mouvement fédérateur.

Le 21^ème siècle doit faire face à de nombreux défis du vivre-ensemble inédits (le réchauffement climatique, l’exclusion, la démographie…), d’autres inachevés (le développement humain, la tolérance, les libertés fondamentales…), et commence par une crise économique majeure qui met à mal le système en place. Le champ est libre pour la réflexion autour d’un modèle alternatif, qui sans tout remettre en cause saura se départir clairement des limites du capitalisme financier et de son pendant, la surconsommation. Elle suppose un changement déjà à l’œuvre dans les modes de production, de consommation (représentations traditionnelles), mais aussi dans les modes de socialisation et d’échange.

Je pense que la société en est à un point de redéfinition, elle attend son tournant. Je veux participer à mon échelle, au travers de ce blog, à l’enthousiasme collectif qui s’exprime sur le web et partout ailleurs.

Bonne lecture !