Des mots à sourire, voilà ce que tu as en toi aujourd'hui. Et de cela tu es riche. De ce pays là, tu es reine.
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Présence. La leur, celle des enfants, et puis bruit et couleurs de leurs jeux, bruit et encombrement de leurs gestes.
Présence aussi, dense, de ceux qui ne sont pas toujours près de toi. Même absents, les autres te parlent, bougent avec tes mouvements, sont là. Tu ne sais pas vivre sans les autres, sans penser à eux de temps en temps. Tu ne sais pas vivre sans te dire, tiens mais que font-ils à cet instant précis, maintenant ?
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Prends soin de toi, s'il te plaît. Ignore-le, ne contemples plus ce sourire de connivence qui te plonge dans des profondeurs obscures, qui crée ce creux en toi, te trouble. Aide-toi enfin à oublier mieux, à prendre ceux qui te bouleversent pour n'importe qui, pour des gens ordinaires, indifférents, qu’ils soient eux ou personne. Que peu t'importe finalement leur présence ou non, leur absence ou non, leur regard ou non sur toi.
Que peu t'importe son prénom à lui, le bleu de ses yeux, ce qu’il deviendra dans dix ans, ce qu’il est dans ta vie, ce que tu n’es pas pour lui.
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Un coup de fil ce matin. Un numéro inconnu. Une erreur, sans doute. Ton portable qui sonne, fort, et vous quatre médusés qui le laissez sonner. Aucun message laissé. Un mystère.
Ou un signe. Cela peut être un signe.
Bon, d'accord, c'était un signe. Mais un signe pour quoi faire ? Un signe pour que tu ne laisses pas tomber ? Mais quoi ? Mais qui ? Lui ?
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Qu’il ait ce courage alors, qu’il découvre son jeu à la fin. Zut.
Toi, à force d'être à nue devant lui, tu as attrapé froid.
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© Les écrits d'Antigone - 2010