Selon les travaux menés par l'Université du Maryland aux Etats-Unis, les fleuves et cours d'eau se réchaufferaient à des vitesses similaires à celles observables
dans le cadre du réchauffement climatique. Nouvelle étude de cas, sur les systèmes aquatiques terrestres.
Rivières et laboratoire
Recueillant les données disponibles sur l'ensemble du pays, l'équipe du Docteur Kaushal, chercheur au Centre des Sciences Environnementales de l'Université du Maryland,
apporte sa contribution dans le débat actuel portant sur l'existence du changement climatique. Cette étude représente ainsi le premier effort d'analyse à grande échelle de l'impact du changement
climatique sur la température des cours d'eau aux Etats-Unis.
Analysant les données recueillies sur quarante rivières, dont plusieurs fleuves majeurs tels que le Colorado, le Potomac, le Delaware ou l'Hudson, les chercheurs mettent en évidence des
augmentations annuelles de température variant de 0.01 à 0.08° C. Sur de longues périodes d'observation (variant de 50 à 90 ans),
-
20 cours d'eau présentent des augmentations de températures significatives
- 2 rivières enregistrant des baisses de température
- 13 rivières affichent une légère augmentation.
Les cours d'eau enregistrant la plus forte hausse est la rivière Patuxent de l'Etat du Maryland. En effet, l'analyse des mesures met en évidence une augmentation de 3°C au cours de ces 60 dernières années.
Facteurs déterminants
Si les chercheurs soulignent l'importance de tenir compte de paramètres extérieurs tels que l'urbanisation (pourcentage de surface imperméabilisée) ou l'évolution du nombre d'habitants (consommation en eau) dans l'analyse des résultats, le changement climatique serait cependant principalement responsable de cette hausse des températures observée au sein des rivières.
Les experts attirent ainsi l'attention sur les répercussions attendues en termes de gestion des écosystèmes aquatiques, lesquels pourraient subir une
diminution de leur biodiversité. Des risques importants de colonisation de ces habitats par des espèces invasives sont par ailleurs à prévoir.
Solutions ?
Selon le Dr. Kaushal, ces résultats permettent de tirer la sonnette d'alarme et d'amorcer les discussions sur de potentielles stratégies d'adaptation ou d'atténuation. Si des solutions immédiates peuvent être proposées, telles que planter des arbres le long des rivières, ou augmenter la part d'eau usée recyclée afin de limiter les prélèvements d'eau à la surface, ces solutions ne se substituent pas à l'adoption de mesures d'atténuation, telles que l'adoption d'un traité de réduction des GES (Gaz à Effet de Serre) à l'échelle internationale.
Source : Bulletins électroniques USA ,
L'ensemble des données peut être consulté sur le site internet du journal scientifique "Frontiers in Ecology and the Environment". http://www.frontiersinecology.org/