« Banderille n°338 : Affront étroit, mais renversé | Home
Par Toréador | avril 21, 2010
Je suis ton pile, tu es mon face…
Au jeu des 12 erreurs, on recenserait 169 différences entre le pape Benoît XVI et Nicolas Sarkozy. Tout les différencie.
L’un est vieillard, l’autre est le temps. L’un est un intellectuel, l’autre un pragmatique. Le premier est hiératique et timide, le second volubile et familier. Pince-mi pense, Pince-moi agit.
L’un est un vicaire, et l’autre l’ivresse. Le premier a été élu parce qu’il incarnait la continuité après un mec très populaire, le second s’est construit en rupture avec un prédécesseur impopulaire. Le pape a été libéral dans sa jeunesse, avant de devenir conservateur. Le président a été très à droite, avant de se vouloir gauchisant. Le premier est old school, le second est bling bling.
L’un a fait voeu de chasteté, et d’humilité mais pas de pauvreté. L’autre a fait voeu de pauvreté, mais pas de chasteté, ni d’humilité.
Il est à peu près certain que l’un des deux n’a jamais couché avec Carla Bruni. Mais les deux ont du mal à gérer la prise en charge des enfants dans leur système…
Tu es le Laurel de mon Hardy
Et pourtant, les deux sont confrontés à la même tempête médiatique : entourage qui dérape, autisme de l’exercice solitaire du pouvoir, effondrement historique des cotes de popularité, appels à la démission…
Tel magazine met en avant le fait que « Le Pape n’écoute personne« et que « le porte-parole du Vatican n’a même pas été associé à la lettre écrite aux évêques irlandais« , tandis qu’à Paris, les journaux se complaisent à expliquer que « Nicolas Sarkozy monologue et n’écoute personne » ou soulignent que les ministres découvrent avec horreur dans la presse la fin de la taxe carbone ou de la publicité sur France Télévisions.
C’est bizarre parce que l’un est censé ne rien comprendre au monde de communication, et l’autre en être le héros.
Peut-être vont-ils finir par s’échanger par sms des trucs pour sortir de leurs problèmes respectifs ? J’attends de voir la tête des cardinaux lorsque Benoit XVI réalisera l’ouverture en nommant Tarik Ramadan à la tête de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, et lorsque Claude Guéant prendra la parole au début du Conseil des ministres pour assurer le Petit Père des peuples de la confiance de la Nation !