Les nouvelles qui nous proviennent d’Irak sont loin d’êtres bonnes en cette période postélectrorale, avec quelques séries d’atttentats (7 Avril 2010) qui ont encore une fois tué audela des limites sectaires, politiques ou religieuses. Toutefois les estimations numériques des insurgés par les militaires americains (New York Times) limitent a quelques dizaines, le nombre de ces criminels. En revanche, ces mêmes sources militaires indiquent aussi des financements ou parfois même des matériels qui seraient étrangers: on cite l’Arabie Saoudite dans un cas et l’Iran dans l’autre. Mais pourquoi donc ?
Une fois encore le chisme musulman entre Sunnis (qui s’inspirent de la Sunna fondée sur la vie du Prophète et le saint Coran, et reconnait les 4 descendants de Mahomet) et Chiites (qui eux ne reconnaissent qu’un seul descendant, Ali) cristalise les tensions et les différences, et donc exacerbe un combat né de postures politiques et non religieuses. Les théocraties totalitaires des deux tendances ont eu donc vite fait de s’en mêler, sous des prétextes historiques donc, mais aussi de domination effective ou de monopole sur le management des lieux saints respectifs de l’Islam: La Mecque, Medine et Jerusalem pour les Sunnis, et Iraq, Iran et Syrie pour les chiites. Les lieux saints (dits universels) de la Mecque et Medine sont gérés par les saoudiens, et les lieux de pélerinage Chiites Iraqiens ou Iraniens aux mains des autorités Chiites de ces deux pays. En 2006, Associated Press signale que ce sont des fonds privés Saoudiens qui financent l’insurection dans l’Iraq Sunnite (Est – Nord Est) et à Baghdad en particulier. Les troupes américaines certifient que certains IED sophistiqués (improvised explosive device = bombes artisanales) contiennent des composants en provenance ….. d’Iran, mais aussi du bloc de l’Est, signature de l’Iran disentils. Quelles stratégies et quelles lignes de conduite ont vraiment pris ces deux nations? Dans un cas, on signale des financements qui ne seraient pas en provenance d’agences gouvernementales mais d’intérêts privés (lesquels?) soucieux de voir l’Islam sunni, comme au temps de Saddam, dominer l’Iraq. Les officiels iraniens ont, pendant les annes 80, persisté à dénoncer la famille régnante Al Saoud comme hautement corrompue et l’institution de la monarchie saoudienne comme nonislamique. Par voie de conséquence, le gouvernement saoudien a percu l’Iran comme une menace majeure contre sa sécurité domestique et la sécurité régionale. Bien qu’officiellement neutre pendant la guerre Iran-Iraq (19801988), les saoudiens ont quand même fourni au gouvernement laique de Saddam (avant 1991) des prêts et des subventions qui se montent à plusieurs dizaines de milliards de dollars (source US Library of Congress). De l’autre coté, s’est historiquement construite une relation étroite et très fusionnelle entre les imams de Teheran et ceux de Baghdad dont certains d’ailleurs appartiennent à de longues lignées de prédicateurs ou de religieux. Muqatada Sadr serait d’origine Irakolibanaise et se serait refugié en Iran en 2007. Ah tiens? L’ayatollah Irakien alHusayni alSistani né en Iran, réside en Iraq seulement depuis l’age de ses 21 ans. Il représente sans doute la version la plus modérée, la plus respectée et la plus pacifique des chiites Irakiens avec une légitimité très forte à Teheran. Il y a bien plusieurs courants dans le leadership chiite en Irak (source Vigirak) : • agents iraniens plus ou moins maffieux (Ahmed Chalabi, par exemple) ; • religieux fondamentalistes « patients » (Ali elSistani, SICRI et sa milice « Badr », Da'wa ), ces groupes religieux proiraniens, sont regroupés dans l'Alliance irakienne unifiée ; • religieux fondamentalistes « excités » (Moqtada elSadr et son « armée du Mehdi »), qui ont une grande influence sur la minorité chiite de Bagdad. De récentes “victoires” viennent s’ajouter désormais au crédit du bloc chiite en Iraq comme en Iran, ou ailleurs • du point de vue géopolitique et géostratégique, ce bloc vient de passer en tête de la domination des resources petrolières mondiales (Iran + Iraq). En outre, Teheran a établi une bourse des valeurs pétrolières en Euros dans le but de contester la domination du dollar sur les places boursieres pétrolières. • le retrait inexorable des EtatsUnis d’Irak, est parfois percu comme une victoire pour le bloc chiite. Des aides financières et échanges de bons procédés entre Teheran et Baghdad sont très surveilles par les américains. • signalons ensuite de récentes insurrections chiites comme en Arabie Saoudite (alors qu’on nous parle du Yemen, (sans doute base de retrait des combattants), durement reprimée par les Saoudiens. L’Arabie Saoudite compte 10% de chiites. Signalons encore le Liban avec ses 30% de chiites et son Hezbollah intouchable qui aura lui défait les Israeliens en 2006, si ce n’est au plan militaire, tout au moins au plan politique. Le Hezbollah aura meme tenu tête a l’armée Libanaise à 2 reprises en 2008 en prenant le contrôle de Beyrouth lors d’incidents prémédités. • Finalement, une 4eme victoire est sans doute a mettre au crédit du camp chiite, c’est la victoire des images et des coeurs au Liban (et en ce moment en Irak, dans une moindre mesure), les organisations ont gagné le soutien de la population en faisant reculer la corruption endémique ou en se substituent a l’Etat défaillant, fournissant les services sociaux ou de protection sociale de base, en soutenant les familles des “martyrs”, des combattants ou emprisonnés, et surtout en se positionnant comme la seule force de résistance armée face a l’agresseur israélien (américain en Irak). Meme si dans la réalité, (et avec de grosses reserves sur les effets et les méthodes), ces compotements auront finalement nuit aux resultats des élections de 2009 (avec une défaite chiite) aprés qu’Amal et Hezbollah se sont ligués au bloc chrétien extrémiste du général Aoun. Le bloc Sunnite, reste donc en retrait et tente toutefois de cramponner a de bien incertains alliés américains ou occidentaux. Mais il agit en profondeur à grands coups de dollars dans divers conflits locaux (pour contrer le Hezbollah et financier les élections victorieuses de 2009 au Liban également) afin de préserver ou augmenter la domination sunnite sur l’Islam et la région. Le désamour saoudoamericain né de l’Invasion Irakienne et surtout après les attentats de 2001 (la plupart des suspectés terroristes étaient Saoudiens, rappelonsle) aura sans doute encore plus isolé idéologiquement et politiquement le camp saoudien. Un peu comme le désamour Israélo-Amecain serait en train d’isoler Tel Aviv. C’est bien cette position de camp retranché qui est dangereuse, car elle est propice à la réthorique du chien fou (mad dog strategy) qu’applique si bien les Israeliens: en gros: ne nous menacez pas, nous sommes incontrôlables! Enfin le camp Sunnite modéré (Fatah) ou Radical (Hamas) en Palestine est également tres isolé politiquement en dépit du soutien financier Saoudien ou Arabe. Il a également perdu de sa superbe dans ses relations avec l’Union Européenne en raison de graves suspicions de corruption (connues et réccurentes) au sein de l’autorité palestinienne. Le Hamas étant sur les listes officielles des organisations terroristes, il ne peut en théorie pas bénéficier d’aide directe . Dans cet imbroglio politico-economico-religieux, on comprend mieux comment le résultat des urnes iraqiennes qui donnerait une maigre avance (91 sièges contre 89) au bloc laique d’Allawi va sans doute faire l’objet de tentative d’influences. Déjà les alliés Chiites d’hier du premier ministre sortant Maliki indiquent (Avril 2010) qu’ils souhaitent désormais rejoindre une autre coalition. En outre, le sort réservé aux candidats accusés de Baathisme (parti de Saddam, pour la plupart tous Sunnites) a scellé le sort politique du candidat sortant vis a vis du bloc Sunnite qui aurait donc plutot voté Allawi. Le bloc chiite INA membre de l’Iraqi National Alliance forme donc le socle de la nouvelle république Irakienne. Ceci constitue donc un véritable paradoxe pour l’administration Bush et Obama qui a finalement démis un pouvoir laique entre Tigre et Euphrate, pour installer une théocratie d’inspiration iranienne. Ceci ne serait rien, si maintenant 2 blocs, chiite et sunite, tous d’origine étrangère ne conduisaient pas une guerre de d’influence (proxy war) sur le territoire de l’Irak . Joseph Gare