D’après une idée originale de King Jieh-wen et de Jack Kao qui tient ici le rôle principal, Goodbye South, Goodbye / Nánguó Zaìjiàn, Nánguó (1996) de Hou Hsiao Hsien narre les pérégrinations de petits voyous du sud montés dans la capitale.
Kao, Bian alias « Tête d’obus » et la petite amie de ce dernier vivent de menus larcins. Ils vont et viennent entre Taipei et la campagne taiwanaise. Kao, amoureux rêve d’arrêter cette vie de voyou pour ouvrir un restaurant à Shanghai…
Goodbye South, Goodbye se compose entre la ville et la campagne, entre les temps forts et les temps morts. Hou Hsiao Hsien met en scène une œuvre à l’esthétisme certain. Il crée un univers superbe où l’on suit ces corps en perpétuel mouvement tout en étant d’un statisme surprenant. Il y a du mouvement dans la léthargie de ces personnages qui s’abandonnent à des espaces qui offrent des plans d’une beauté peu commune. Goodbye South, Goodbye nous livre en pâture des individus qui se laissent aller ici et là sans réel but dans la latence du lendemain.
Hou Hsiao Hsien développe un sens de l’espace qui confère à une contemplation spécifique celle qui s’abstrait de toute dramaturgie. Il y a dans Goodbye South, Goodbye une lenteur enivrante qui nous invite dans cette apesanteur éthérée. Une œuvre sublime faite de chose simple de la vie : boire, manger, conduire,… Des choses simples, communes à tous mais pourtant qui révèlent un attrait dont la mise en scène communique toute la dimension d’une œuvre qui marque, resplendit par l’étendue humaine qu’elle confère. Une œuvre envoûtante et des plus importantes de la filmographie de Hou Hsiao Hsien. Mirifique.
I.D.