Puis ils sont partis, pensant sans doute au week-end qui approchait et à ce qu’ils feraient, avec leur famille, leur épouse, leur petite amie, leur maman, leurs potes, que sais-je encore.
Et ils ont entamé leur journée, en toute confiance.
Jusqu’à ce que…
Est-ce normal d’aller bosser et de risquer sa vie ? Est-ce normal de perdre sa vie au travail ? Est-ce normal de mourir alors que des collègues sont chargés de votre protection ? Ne sont-ce pas des choses qui se produisaient « dans le temps », du temps des charbonnages, du temps de l’esclavage, du temps de la construction des pyramides ?
Le risque zéro n’existe pas. Moi-même je peux me faire faucher chaque matin lorsque je tente de traverser la chaussée bien large et que des automobilistes irrespectueux, pressés et sans scrupules tentent de passer, envers et contre tout. Je peux périr dans l’incendie du bureau, mourir sous les balles d’un client furieux, être étranglée par un collègue victime d’une crise de délirium tremens. Mais la nuance est grande : je ne périrais pas à cause de mon activité professionnelle, mais dans le cadre de celle-ci. Nuance. De taille.
Ici ils sont morts. On sait comment. On ne sait pas encore pourquoi. C’est ainsi.
Le risque zéro n’existe pas. Mais j’ai de la peine pour eux, ce soir.
Peine qui ne semble pas partagée par les journalistes de la
Comme quoi, on est bien peu de choses.