Mondomix (musiques et cultures dans le monde) toute l’actualité culturelle ou presque a réalisé un dossier 50 ans d’indépendance … un regard sur la culture, de la couleur et de la poésie, de la musique, du cinéma et des photographes, un regard lucide certes, critique sans doute mais qui ouvre une fenêtre sur le superbe paysage… de la culture.
http://www.mondomix.com/fr/tag/dossier-50-ans-d_independance-africaine
Pour ceux qui n’auront pas le temps d’aller y voir de plus près :
Extraits
« Frédéric Bruly Bouabré, l’inventeur d’une écriture noire »
Philippe Bordas, aussi bon écrivain qu’il est photographe a passé un mois en Côte d’Ivoire à côté de Bruly Bouabré, le « forgeron des mots » son Leica à la main. « Bruly est aujourd’hui célébré comme "le plus grand artiste africain vivant". Ses dessins, réalisés sur papier cartonné aux crayons de couleurs et au stylo-bille, séjournent dans les galeries du monde entier. Sa littérature, elle, est ignorée. » faut entendre le photographe s’enthousiasmer de cette rencontre unique. Il reste peut-être quelques émissions audibles que le photographe a accordé à la sortie de son livre… il donnait envie d’aller y voir de plus près. La journaliste Hortense Vasseur qui en fait la critique dans Mondomix rend compte du livre :
«(…) Pas de manière journalistique, voire ethnographique, "comme on fait tant sur l’Afrique pour en minorer la force". Non, à l’image de son modèle, son écriture est incantatoire, "piquante et légère comme une pluie d’Asie".Sa langue est frappante, violente, efficace. Elle bouscule le lecteur et lui impose la "jubilation d’une forte existence". Telle une adresse à l’atonie de la langue d’aujourd’hui, Philippe Bordas brasse les registres. Du donné français le plus lointain, au parlé des banlieues de Paris et d’Abidjan, il rassemble la puissance de la langue. En disciple de Ponge, Claudel et Céline, il refuse et l’oubli, sur son propre territoire, d’une écriture "batailleuse" et celui, au fond d’une chapelle-bibliothèque, du verbe noir. Car si "caillou", en bété, signifie "éternel", l’œuvre de Bruly, pourrait bien, si l’on y prend garde, "se perdre dans les sables de l’oralité". »
L’invention de l’écriture, Fayard.
Le photographe a également sillonné l’Afrique pendant 20 ans, photos loin des clichés qui donnent envie d’en voir plus. « Cette balade engagée que nous propose Philippe Bordas est forte en émotions. "L’Afrique Héroïque" décline trois images du continent dans sa grandeur, trois allégories de la résistance. Alors qu’on oublie souvent les conséquences de la colonisation sur la culture africaine, le photographe nous rappelle sa richesse. En clair, une exposition percutante qui donne une bonne leçon d’humanité. » conclut Sara Taleb dans un article consacré à l’exposition « L’Afrique héroïque » qui s’est tenue il y a quelques semaines à la maison européenne de la photographie à Paris.
« A une année près, Youssou N'dour a l'âge de l'indépendance de son pays, le Sénégal. Star international depuis plus de vingt ans, Youssou n'a pourtant jamais quitté Dakar, où il s'investit dans des actions sociales et participe activement à la vie médiatique. » Une interview qui voit soulever la question de l’immigration :
Qu'as-tu pensé du débat sur l’identité nationale en France ?
YND :Ma position sur la question n’a jamais varié : le thème de l’immigration est politique.Depuis que nos grands-parents sont venus construire l’Europe, les hommes politiques n'ont jamais su les prendre en compte. Ils ont institué un cadre fondé sur la couleur de peau et chaque fois, ils rebondissent avec ça. Quand les pays font des lois draconiennes (sur l'immigration, NDR), ça pose un problème de dignité : une personne qui quitte son pays pour envoyer de l’argent et faire vivre sa famille, vous croyez qu’elle peut revenir et dire "j'ai été refoulé" ? Elle ne pourra jamais regarder les gens en face. On enlève la dignité des gens, et tout ça pour des considérations politiques… C’est dommage, ce n’est pas ce qu’on devrait voir en 2010. »
De la culture foisonnante et riche qui malgré tout reste un peu déconsidérée, il est encore question sur Grioo.com : http://www.grioo.com/
La Foire Internationale du Livre du Zimbabwe
(Zimbabwe International Book Fair),sous l’impulsion de l’universitaire kenyan
de réputation internationale Ali Mazrui (Directeur de l'Institute of Global Cultural Studies, Université de l'État de New York à Binghamton),a lancé un concours visant à élire les 100 meilleurs livres africains du 20è siècle.
Plus de 1500 livres proposés par des spécialistes et des institutions du monde entier étaient dans le panel de départ. Le
Jury, composé de 15 spécialistes de la littérature africaine originaires de 13 pays d’Afrique et d’autres continents, était présidé par Njabule Ndebele, vice doyen de l’Université du Cap,
enseignant et écrivain. And the winner is Chinua Achebe (Nigéria, né en 1930), Things Fall Apart (Le Monde s’éffondre), 1958
Ce roman, qui décrit l’impact de la colonisation britannique sur un village ibo au Nigéria, est peut-être le livre africain ayant été le plus lu dans le monde. Il est devenu un classique de la
littérature et de l’étude du "choc des cultures". Traduit
en plus de 50 langues
Les 99 autres livres à découvrir sur le site
Plus encore sur : http://www.africultures.com/
Et tous les bonheurs du monde à lire ou relire Ahmadou Kourouma « En attendant le vote des bêtes sauvages » et Amhadou Ampaté Bâ « L’étrange destin de Wangrin » , Excellent livre, drôle et décapant sur la colonisation, grand prix littéraire d'Afrique Noire en 1973 et très touchant ses mémoires : 'Amkoullel, l'enfant peul' publié en 1991 et 'Oui, mon commandant' en 1994.