... Oui, c'est important de revenir à des fondamentaux alors que le soleil point le bout de son nez grâce à l'intervention intempestive et miraculeuse de notre ami Islandais Eyjafjallajökull et je reste poli malgré les apparences. Tandis que l'astre renaît, ainsi que la nature, les décolletés, les tongs et nous itou, il est important de s'assurer que nous sommes bien au point alors que la ligne de départ des moments heureux s'approche inexorablement tel le couperet de la guillotine sur le cou peu dodu d'un Landru déconfit. Revenons donc à la base.
Savoir ouvrir une bouteille de rosé, c'est bon. Tout le monde peut le faire. Ouvrir une boite de pâté, ça va, pas compliqué. Glander sous un figuier, pareil. Lézarder au soleil, idem. Mais savoir parfaitement se servir d'un hamac pour une sieste réparatrice, voilà un point ardu à maîtriser parfaitement.
D'abord, quelques références historiques car au moins, on s'endormira un peu moins cons ce soir. Si le hamac a été adopté rapidement par les hommes de Christophe Colomb après l'avoir découvert dans les civilisations qu'ils asservirent, pardon, qu'ils évangélisèrent, l'origine du hamac reste mystérieuse. Il viendrait soit d'Amazonie où les indiens l'utilisaient pour ne pas être en contact avec le sol et une bonne quantité de bestioles pas sympa pour passer la nuit avec, soit des Caraïbes en passant par le Yucaïdi, Yucatan moins de deux siècles avant l'arrivée des espagnols. De plus, au Yucatan, il y a souvent deux arbres pas loin de l'autre. Ce qui est pratique pour le hamac.
Les Yucatèques sont désormais des esthètes en hamac. Ils sont produits essentiellement dans les villages autour de la ville de Mérida, mi Mérinos mi Epéda, comme quoi on dort vraiment bien dans un hamac. Il est en toile ou en filet et parfois aussi en d'autres trucs. Depuis l'Amérique du Sud, le hamac a fait son nid partout et on le retrouve sous des formes diverses et variées dans le monde, en mode individuel ou familial.
Pour terminer, le mot hamac nous vient de l'espagnol qui lui-même vient originellement de "Hamaca", un mot Taïno, une ethnie amérindienne faisant partie des Arawak originaires des grandes Antilles au XVeme siècle et décimés, pardon, évangélisés quasiment jusqu'au dernier au XVIeme siècle par les européens.
Heureusement, ils ont juste eu le temps de nous laisser leur hamac et quelques mots de leur langue comme ananas (anana, en Taïno), caïman (kaiman), canoë (canoa), caraïbe (karibe), goyave (guayaba), ouragan (hurakan), papaye, patate, pirogue, tabac, savane et d'autres encore. Mais revenons à notre hamaca et à son bon usage. Position 1 : excellente, bonne répartition de la masse, tension parfaite, voici un exemple exemplaire de pure harmonie avec le hamac.
Position 2 : nul, pas bon, caca, berk. Répartition arbitraire de la masse, tension insuffisante, voici un exemple caractéristique d'un usage désastreux, peu confortable et totalement inadapté du hamac même si le style décalé et novateur est assez intéressant.
Allez, il nous reste tous encore un peu de temps pour être au point avant l'été. C'est du boulot le Hamac.