1 – Logo, comm’ & rock n’ roll
À titre purement personnel, j’ai tendance à penser que la création de logo est une des choses les plus intéressantes à faire dans le milieu de la communication. Primordial, cet élément graphique définit l’identité globale d’une marque, d’un commerce. Il y a peu, j’ai donc eu l’occasion de répondre à l’appel d’un ami, et accessoirement animateur sur la radio OuiFM (salut Pierre !), pour une nouvelle émission dédiée au rock alternatif. À la recherche d’un graphiste, Pierre souhaitait donner une identité visuelle à cette émission appelée « Bring The Noise« .
L’univers rock de l’émission m’a immédiatement parlé, de par mes goûts musicaux, mais aussi et en partie de mes déboires professionnels qui m’avaient poussé à réfléchir il y a quelques temps à la création d’une entreprise individuelle (avant d’intégrer Kaligram’). Différents noms étaient sortis de ces brainstormings quelque peu sommaires dont… Noisy com’ ! Bring The Noise… Noisy Com’, autant dire qu’il n’y avait qu’un pas à faire pour recycler certaines idées explorées à l’époque et abandonnées sur papier depuis.
Et puisque la commande n’avait rien d’officielle, le premier briefing fut quelque peu sommaire, je me souviens que cela parlait de musique, de bruit, d’alternatif, bref ! Un premier briefing à l’esprit rock n’ roll puisque totalement informel (aucun cahier des charges réellement prédéfini, etc…) Il me fallait représenter l’esprit de cette nouvelle émission de radio. Problème, chacun étant très occupé par ses activités respectives, ceci ne constituait en fait qu’une vague mise au point puisque le logo devait aussi passer l’épreuve du feu auprès des différents directeurs officiant chez OuiFM, directeurs que je n’avais pas rencontrés bien sûr (sinon, ce n’est pas drôle).
Je me suis donc concentré sur l’idée d’une enceinte crachant des décibels, que l’on peut voir dans cette ébauche de Noisy com’ (paix à son âme) dont le but était de « faire du bruit ». Ici, l’idée était assez similaire :
- ebauche logo
2 – Le passage au vectoriel
Ne restait plus qu’à retravailler cette idée sous Illustrator, c’est-à-dire la mise en forme, les couleurs et la typo pour le titre de l’émission.
Concernant les couleurs, je suis tout naturellement resté dans le rouge et blanc puisque ce sont les couleurs de OuiFM (qui venait en plus de s’offrir un relooking logo) et pour le dessin, l’idée était de rester simple. D’ailleurs, on s’aperçoit qu’au fil des essais, j’ai fini par simplifier le logo à son maximum, ce qui se solda notamment par l’abandon des dégradés.
Concernant la typo, voici les premiers essais :
Tout naturellement, pour l’univers rock, je suis parti sur l’idée d’une police un peu déstructurée (polices du haut) mais aussi sur quelque chose de plus « lisse », de plus tendance puisque je réservais un certain sort à ce genre de typo (polices du bas). Et si j’étais conscient que le logo devait être à la fois pensé pour le web (où tout est plus ou moins permis en termes d’effets), il me fallait aussi penser à l’impression (bien plus restrictive, si je puis dire, dans son approche). L’idée était donc de quelque peu salir le logo pour lui donner un côté plus alternatif (dénominatif quelque peu vague sous lequel de nombreuses personnes glissent les univers punk, métal, rock etc, …) et lui offrir une version web « moins sage ».
3 – Les premières propositions
De cette petite tambouille sont donc ressorties 4 variantes s’attardant sur le choix des typos (je rappelle que je naviguais quelque peu à vue sur ces premiers essais) :
Sachant que le logo allait être soumis aux différents directeurs de la radio pour approbation, j’ai décidé d’être rock tout en restant « corporate » (comprendre que je ne voulais pas prendre de parti graphique trop marqué). Suite à un petit échange avec Pierre, J’ai fini par améliorer certains aspects pour en arriver à cette proposition :
4 – Les premiers retours
Apparemment, il y a bien un souci de consanguinité dans le Nord ! Car si dans mon entourage, tout le monde semblait comprendre le principe de l’enceinte crachant ses décibels, cela est sûrement dû au fait que nous partageons plus de gênes que nous ne souhaitons l’admettre, car du côté de la région parisienne, ils semblaient bien moins catégoriques sur l’élément représenté ! Les essais typographiques semblaient néanmoins retenir l’attention et plus particulièrement Font Breakdown avec le « O » barré. Pour l’anecdote, j’avoue que ma proposition de logo m’avait quelque peu frustré puisque j’avais fait ça dans l’urgence, sans véritablement prendre le temps d’y réfléchir à deux fois, résultat le logo ne me plaisait déjà plus ! Point positif, les remarques faites ont permis de cibler plus précisément les attentes des directeurs de programme de OuiFM, ce qui m’a véritablement facilité la tâche car si j’ai pris en compte les remarques faites, j’en ai surtout profité pour tout recommencer !
5 – Retour à la case départ.
Ou presque. Puisque j’avais tout de même décidé de peaufiner le logo dans sa première version pour le rendre plus « lisible », il est vrai que le minimalisme des premières versions était peut-être un peu trop marqué pour être clairement identifiable. J’ai donc replacé l’enceinte en diagonale et retravaillé l’effet de décibels afin de jouer la carte de la sécurité en proposant cette version du logo (sans pour autant trouver ça extraordinaire).
Cependant, étant plutôt exigeant avec moi-même, il m’était très important de proposer quelque chose d’autre, quitte à y consacrer plus de temps personnel. Illustrator a donc quelque peu cédé la place au crayon mais de façon plus anecdotique puisque la première diffusion de l’émission approchait et qu’il fallait bien évidemment que ce logo soit prêt avant, de manière à travailler en amont chez OuiFM la communication entourant cette première. Je suis donc reparti sur l’idée de la radio, voire de représentation d’un ampli.
Et si l’accouchement de la première version du logo s’est fait dans la douleur, la seconde version est venue plus naturellement grâce aux indications données par les responsables d’antenne de la radio. Je suis donc allé sur le net chercher une image de radio suffisamment identifiable et simple pour être vectorisée sous Illustrator, tout en ajustant le niveau de seuil pour obtenir l’effet désiré.
À partir de là, j’ai entamé un petit processus de recherches plus axé sur l’aspect même de la radio, élément central du logo qui se devait d’être électrique, énergique, rock et surtout préfigurer le bruit qu’allait faire cette émission.
Le logo commençait sérieusement à se préciser dans mon esprit. Restait le problème du titre de l’émission que je souhaitais voir directement raccordé à la radio. J’ai donc, dans un premier temps, laissé tomber le mélange de polices pour m’en tenir à « Font Breakdown » tout en la modifiant sur certains points (le « B » et le « R » étaient en fait eux aussi barrés d’une croix sans pour autant se montrer très lisibles).
Comme vous avez pu le constater dans les précédentes images, le simple fait d’insérer « Bring the noise » dans la radio tel quel ne fonctionnait pas visuellement. J’ai donc ajouté un petit effet de perspective que j’ai poussé à son paroxysme dans sa variante avant de revenir à quelque chose de plus frontal.
6 – Les retours
Ils furent bien plus positifs cette fois (ce qui fait toujours plaisir quand on s’investit pleinement, ne nous en cachons pas) ! Et de ces propositions, c’est la première version qui a remporté le plus de suffrages au sein de la radio. Ne restait plus qu’à faire une petite retouche, c’est-à-dire passer le « Bring The Noise » en blanc pour améliorer un peu plus encore sa lisibilité.
7 – Le client est roi
Seulement voilà, dans le milieu de la communication, il faut bien souvent apprendre à faire des concessions car même si vous pensez faire au mieux, c’est le client qui dispose du dernier mot et dans ce cas précis, si on ne peut réellement parler de client, la radio a modifié les couleurs de manière à rappeler celles du principal sponsor de l’émission, afin d’aboutir à cette version :
Le ton de ces couleurs réduit forcément l’impact recherché lors de la conception du logo. Néanmoins, ne jouons pas les artistes torturés et incompris du monde cruel de la com’ et loin des réalités économiques, le travail n’a pas pour autant été bâclé, le choix des nouvelles couleurs conférant un aspect quelque peu « vintage » assez sympa au logo. Et puis j’ai fini par apprendre que l’émission s’était vue interdire l’utilisation du rouge, histoire de bien laisser ressortir le nouveau logo de OuiFM. C’est sûr que vu sous cet angle…
8 – Conclusion
Voilà, j’espère que ce billet sur le processus de création d’un logo vous aura intéressés, il est aussi la preuve irréfutable que rien ne vaut un bon briefing avec les clients quand on est dans le cadre d’une véritable commande mais bon, ici ce n’était pas le cas, et puis que serait le rock s’il était lisse et planifié d’avance ?
Connaissez-vous nos stages Illustrator ? Retrouvez-nous alors lors d’une formation Illustrator.Pas d