Les jours de ma vie d’auteur sont comptés, je suis en sursis. Je me sens dans la peau d’un diplodocus juste après la collision avec l’astéroïde, De Gaule après Mai 68, Mesrine coincé dans les embouteillage,porte de Clignancourt.« On » me fait comprendre que je fais des bouquins comme il y a dix ans, quand on pouvait se permettre de faire des livres sans princesse, sans lutin et sans dauphin. Fini. Terminé. Retour vers le futur.
Voilà donc un auteur qui fait des livres de grande qualité, et auquel on propose l'alternative suivante : arrêter tout de suite ou faire du "commercial". Rendez-vous compte : cet insensé refuse d'inclure des fées, des vampires, des licornes ou des poneys dans ses histoires ! Rien qui puisse servir de passe à de lucratifs produits dérivés, de la gomme imprimée à la trousse scintillante, en passant par le cahier, le cartable à colorier et l'album à scratch, à moins que ce ne soit l'inverse.
Mais il parait que ça va mieux. Il vient de recevoir le prix Sorcières, décerné par l'ALSJ (association des librairies spécialisées pour la jeunesse) pour l'ensemble de son travail de 2009. Espérons que cela lui permettra de sortir de ce cycle infernal de la qualité qui ne fait pas vendre...
En parcourant son blog, j'ai trouvé un lien vers Dedieu à l'école, où il expose le résultat de ses travaux avec des enfants, lors de ses interventions dans les écoles ; je trouve que cela fait un bon prolongement à mon billet sur le musée des enfants, ce qui tend à prouver que décidément, les enfants ont du talent.
Les images présentées dans cet article sont l'œuvre des enfants (sauf la première !) ; elles sont extraites des articles des blogs de Thierry Dedieu déjà cités.