En visite dans le 9-3, comme le disent si bien ceux qui parlent si mal de la Seine-Saint-Denis, Nicolas Sarkozy est allé, ce matin, saluer le nouveau préfet Lambert « un homme à poigne ». Il en a profité pour câliner les chauffeurs de bus victimes de Caillassage et délivrer quelques messages verbaux très verbeux.
La République ne reculera pas d'un millimètre. Pas un jour ne se passera sans harcèlement des trafiquants de drogues. Les policiers seront dans les cités « sensibles » 24 heures sur 24. Et patati et patata. Depuis la défaite de l'UMP aux régionales, le président de la République reprend son antienne : la sécurité, rien que la sécurité.
Peut-être viendra-t-il bientôt à Louviers où des voitures ont brûlé cette nuit dans divers quartiers (rue de Beaulieu, Place de la République). Il pourra féliciter le maire d'avoir installé des caméras de vidéosurveillance qui, finalement, ne servent pas à grand chose. Il pourra également confirmer son opposition à la police de proximité demandée (à droite comme à gauche) par des élus lucides, ceux qui savent que les coups de menton sont des coups pour rien.
En matière d'insécurité comme en toute chose, ce sont des actions de prévention sur le long terme qui peuvent inverser la courbe des actes violents et agressifs. Je ne nie pas que la répression soit parfois nécessaire mais il importe de bien identifier les causes de cette violence pour mieux en venir à bout. Les ghettos urbains favorisent la naissance des clans, des groupes, des meutes. On paie trente ans de laxisme en architecture et en urbanisme. S'y ajoutent l'oisiveté, l'argent de la drogue, les rapports de force favorables aux caïds.
Je ne suis pas naïf au point de croire que tout peut être résolu en quelques semaines. Mais il y faudrait une autre politique, d'autres perspectives, d'autres attentions. Et d'autres hommes et femmes au pouvoir.