De plus, compte tenu d’un découpage électoral qui leur serait très favorable, les sociaux-démocrates du Labour de Gordon Brown conserveraient la majorité relative des sièges à la Chambre des Communes avec moins de 30 % des suffrages. Légèrement devant les Conservateurs mais loin devant les Libéraux qui n’obtiendraient qu’une grosse centaine de sièges.
Reste que si ces projections se confirment, aucun parti ne serait en mesure de gouverner le pays seul ce qui, au royaume du bipartisme symbolisé par la disposition « face à face » des bancs parlementaires, serait tout à fait nouveau si ce n’est totalement inédit.
Pour autant, les nombreux lecteurs libéraux de « Restons Correct ! » auraient torts de se réjouir trop vite. De fait, s’ils restent indiscutablement attachés aux principes du libre échange, les Lib’Dems sont loin d’être aussi avancés que les Allemands du FDP en matière de libéralisme, notamment économique.
Héritiers des Whigs de Gladstone, qui incarnèrent durant plus d’un siècle la gauche anglaise, ils demeurent partisans d’une régulation économique et sociale mesurée mais certaine, sans réclamer pour autant l’appropriation collective des moyens de production de la (vraie) galette-saucisse ou, si on préfère, du fish and chips.
On se souvient ainsi qu’après avoir été anobli, Keynes siégea sur les bancs libéraux de la Chambre des Lords.
D’ici à ce que le père François réapparaisse à la télé pour nous vanter sa proximité avec « Nick the whig », y’a peut être moins longtemps à attendre que pour voir les autorités aéroportuaires s’asseoir sur le principe de précaution aérienne.
Reste que c’est pas gagné pour sa pomme. D’abord parce que, sans vouloir être désagréable, il fait quand même moins rêver Josette que son « collègue » british, mais surtout parce que les Lib’Dems s’appuient sur un corpus intellectuel un peu plus consistant et clairement moins fumeux que de vagues références incantatoires à un vague humanisme à la sauce k-to de gôche…