On l’oublierait presque, notre chère HADOPI, organisme né de la loi du même nom, qui devrait faire trembler les filets du Web dès cette année. Encore que, sous les soubresauts d’une installation logiquement lourde, son fonctionnement n’en soit qu’embryonnaire au début. La grande question reste ; quand sera t-elle pleinement efficace?
On oublie carrément les fondements de tout ceci, puisque la loi est passée avec nombre de contradictions envers les règlements européens, et avec déjà beaucoup de dispositifs qui en contrecarrent les objectifs. Oui, vous trouvez déjà des logiciels et méthodes de cryptage de vos téléchargements, ce qui embêtera beaucoup les gens supposés vous identifier via IP. Oui, de toute façon la loi n’englobe pas tous les moyens de téléchargement, et est donc largement osbolète pour quiconque souhaitera regarder en ligne un épisode de CSI (même si je persiste à penser que le streaming, c’est moche). Oui, on s’est rendu compte que couper l’accès des pirates pourrait aussi diminuer l’accès des acheteurs en ligne. Grosso modo, ce sont les mêmes personnes. Et oui, il faudrait revoir la définition du pirate moderne, sympathique personne souhaitant écouter, regarder, tester avant d’acheter.
Bref, sans compter son emplacement parisien couteux, HADOPI pédale au démarrage. Une difficulté renforcée par des questions de politique, de nominations de qui ou de quoi à la commission, etc… Pourtant, ils ont la force de leur conviction! Comme l’explique Numerama, malgré toutes les barrières qui se dressent devant eux, les membres de l’HADOPI vont commencer les grandes opérations plus tôt que prévu. Rapide résumé, qui ne devrait pas vous effrayer. En toute logique, la commission, depuis la loi, attend les fameux décrets d’application permettant de lancer les dispositifs de sécurité, et réglementant son action. Bref, les clés. Hors donc, la machine administrative et parlementaire prenant son temps, on a pour l’instant de jolis bureaux, et ses membres prenant leur mal en patience. A la suite de ça, il se pourrait que donc qu’ils passeraient outre ces différentes étapes pour commencer l’envoi de mails aux méchants réfractaires (jeunes, craignez!!).
Ce qui en soit n’est pas très gênant, mais surtout illégal. Contrairement aux dispositions inclues dans la loi HADOPI, les personnes prévenues ne seront donc pas en mesure de pouvoir installer des logiciels de sécurité, ou qu’elles sont ses obligations précises. Si on ne doit voir ici rien de gênant, c’est tout de même une épine de plus dans le pied du texte. Et une nouvelle situation bien peu alignée dans les critères du droit, mais après tout on commence à s’y habituer. Heureusement, HADOPI ne pourra scanner qu’un panel d’adresses, dans des cas très limités. Veillez donc à ne pas vous faire attraper, on sait qui cherche, où et presque quand.
Pendant ce temps là, l’accord mondial ACTA est toujours en discussion… On n’arrête pas le progrès.