Magazine Entreprise

Chypre du nord : élections présidentielles et casse-tête politique

Publié le 20 avril 2010 par Edelit @TransacEDHEC

CYPRUS-ELECTION/ 

Le nouveau président de la République Turque de Chypre du Nord (RTCN) s’appel Dervis Eroglu. Agé de 72 ans, l’ancien 1er ministre a été élu dés le premier tour avec 50,36% des votes, contre 43% pour son principal adversaire, le président sortant Mehmet Ali Talat. Aucun des cinq autres candidats n’a réellement su tirer son épingle du jeu. C’est donc une courte mais peu contestée majorité absolue qui vient couronner le leader du parti de l’unité nationale (UBP). Une élection qui semble en fait être un nouveau revirement au sein d’un casse-tête politique aussi vieux que complexe.

 
Un peu d’histoire… La Turquie a envahi la zone nord de Chypre en 1974 en représailles à un coup d’Etat des chypriotes grecs orchestré par Athènes. Cette zone nord s’est autoproclamée République Turque de Chypre du Nord en 1983 mais n’est depuis reconnu que par la Turquie. L’union européenne la considère comme un territoire de la République de Chypre (Chypre du Sud) occupée par la Turquie. La RTNC fut ensuite dirigée par les nationalistes jusqu’en 2005, date à laquelle le social démocrate Mehmet Ali Talat prend le pouvoir et, soutenu par l’ONU, entame un processus de réunification avec la zone grecque de Chypre. Un processus de réunification que l’élection de Dervis Eroglu risque de chambouler.

 
Ce dernier refuse en effet d’envisager une réunification des deux zones. La zone grecque a dors et déjà exprimé ses craintes par l’intermédiaire de Stefanos Stefanou, porte parole du gouvernement : « Etant donné les opinions exprimées par Dervis Eroglu hostiles à la fédération et favorables à la création de deux Etats indépendants sur l’île de Chypre, cela risque de créer de sérieux problèmes pour les négociations ». Un dernier espoir de réunification réside dans l’influence de la Turquie sur la RTNC. La situation délicate de Chypre est en effet l’un des principaux obstacles s’opposant à l’intégration de la Turquie dans l’UE. Comme de plus la Turquie dispose de 35000 troupes militaires présente dans la zone nord et qu’elle finance celle-ci à raison de 540 million d’euros par ans, on peut penser qu’elle a toutes les armes en mains pour convaincre Eroglu.

 
D’autant plus qu’en cas réunification, le nouveau président de la zone nord pourrait profiter de grands retombés économiques. Car si juridiquement Chypre appartient bel et bien à l’UE, la division de l’île fait que la zone nord ne peut pas profiter des principaux avantages de l’UE, à savoir l’espace Schengen et l’union monétaire. Or ces deux éléments peuvent devenir de réels atouts dans un pays où le tourisme génère 15% du PIB. Les cartes sont donc entre les mains de Dervis Eroglu qui a dors et déjà annoncé qu’il n’interrompra pas les négociations, et ce pour ne pas être qualifié « d’intransigeant ».

E.B


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Edelit 18215 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte