Aux sombres héros de l'amer
Qui ont su traverser les océans du vide
A la mémoire de nos frères
Dont les sanglots si longs faisaient couler l'acide
Ainsi va l'Islande. Le trou du cul du monde. Une poignée d'irréductibles vikings qui font chier la planète plus que la totalité de ses vespasiennes. Petit pays sans armée de 320 000 pékins qui a d'abord décidé à la quasi-unanimité d'adresser un doigt d'honneur aux banksters de tout acabit et de ne pas rembourser sa dette publique. Son néolibéralisme à l'extrême qui l'avait fait passer un temps pour un des pays les plus riches du globe aura en fait avec la crise causer sa perte.
Always lost in the sea
Always lost in the sea
Blue lagoon. Etrange station thermale située à 40 minutes de la capitale Reikjavik où la population se baigne dans un lac artificiel dont l'eau avoisine les 40 degrés. Aux milieux des champs de lave est une centrale géothermique à l'aspect improbable qui extrait une eau sous pression à 240°C réchauffée par l'activité volcanique de l'île. L'eau ressort de la centrale et alimente le lac faisant la joie des autochtones.
Tout part toujours dans les flots
Au fond des nuits sereines
Ne vois-tu rien venir ?
Les naufragés et leurs peines qui jetaient l'encre ici
Et arrêtaient d'écrire…
Les volcans, parlons en ! L'un des 250 que compte le pays terrorise l'univers plus que n'importe quel Ben Laden. Le Eyjafjöll, tel est son petit nom, a craché son feu et sa haine, provoquant l'arrêt de bien des communications aériennes. Un souffle métaphorique qui fait du bien là où ça fait mal. Du Synthol en fusion en quelque sorte. Les oiseaux d'acier sont restés au sol provoquant panique et névrose. Le temps réel a repris son cours. La vitesse et la précipitation ont été mises au rancart dans une joyeuse parenthèse. L'agitation névrotique s'est catalysée sur le ciel.