Sont-ce des innovations, des révolutions du web ? Des logiciels, des jeux vidéos ? Que nenni. Ces termes sont les équivalents de buzz et chat trouvés par les participants au concours Francomots, initié par le secrétaire d’Etat à la Francophonie Alain Joyandet. Le but : trouver des substituts aux termes anglais qui parasitent la langue de Molière.
1/ Un choix à l’encontre du sens de l’histoire
Il est intéressant de constater que le principal champ lexical visé par le concours est celui du web, de la toile, du village mondial à portée de clic. Un choix qui sonne comme la dernière résistance, l’ultime tentative, le dernier soubresaut d’une langue qui fut maîtresse du monde il y a peu (avec l’anglais, le français est la seule langue parlée sur les 5 continents). Une langue qui s’est peu à peu laissée déborder par l’anglais (après 1945), l’espagnol et désormais le chinois en termes d’usage et de puissance.
Car avec le net, l’internaute fait partie d’une communauté millionnaire ayant des codes, des mots, des habitudes et une langue communs. Cette langue, utilisée pour relier l’internaute indien à l’allemand, le chinois à l’américain, l’argentin au français, c’est l’anglais. Une langue qui rend possible le mythe de Babel, une langue qui ancre l’adamique dans le réel et le proche avenir.
2/ Un artifice vain
Quel est l’intérêt de chasser des mots devenus usuels de notre bouche ? Le « chat » s’est en effet introduit dans la langue française depuis une dizaine d’années sans que personne ne songe à le remplacer par un chien. Le buzz lui, s’est imposé en quatre ou cinq ans. Pourquoi maintenant ? Et n’est-il pas déjà trop tard pour rééduquer des enfants et adolescents adeptes des mélanges franco-anglais : « je kiffe ma life », « je te love » peut-on ainsi lire sur les walls Facebook ou les blogs des jeunes générations ?
3/ Un résultat absurde et contestable
Eblabla pour chat ? Curieux. Débat pour talk ? Peut-être. Ramdam pour buzz ? Vous avez dit ramdam ? Un mot d’origine arabe pour protéger la langue française contre l’invasion anglo-saxonne ? Voilà une étrange idée : en effet ramdam dérive de ramadan (le neuvième mois de l’année) et désigne le tapage, le tumulte des nuits qui suivent le jeûne des musulmans.
Bref un concours inutile mais qui aura eu un mérite : celui de faire du ramdam, du bruit, de l’actuphène et du bourdonnement !
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