« Je suis fatigué, je lui dis. J’ai l’impression que les femmes tout autour de moi se conduisent toujours comme de petits chefs, et moi, j’exécute. […] Elles ne s’engagent dans le truc que parce qu’elles y trouvent leur compte. Elles, rien qu’elles. Elles pensent toutes que les hommes sont dépassés. Inutiles. Ringards. Comme si nous n’étions qu’un appendice sexuel, en quelque sorte.Rien qu’un organisme vivant servant de support à une érection. Ou à un portefeuille.Dorénavant, je ne cède plus un pouce de terrain.Je me mets en grève.Dorénavant, les femmes pourront ouvrir leur portière toutes seules.Elles pourront payer leur propre addition au restaurant pour le dîner.Je ne déplace plus les gros canapés de personne, c’est fini, ça.Et fini aussi l’ouverture des couvercles de pots à conserve coincés.Et plus jamais de ma vie je ne rabaisserai un couvercle de toilettes.Bon Dieu, dorénavant, je pisse sur tous les sièges. […]Les femmes ne veulent pas l’égalité des droits. Elles ont plus de pouvoir en étant opprimées. Elles ont besoin que les hommes soient la vaste conspiration ennemie. Leur identité tout entière est fondée là-dessus. »
Chuck Palahniuk, Choke.