Éruptions volcaniques et séismes, tourments du temps refroidi sur une vieille Europe endeuillée.
Corruptions saisissantes, délabrement, chaos.
Le monde est bouleversé, non ?
N'y a-t-il pas quelque chose de pourri au sein même de la chair de notre très ancienne Terre ?
Loin de moi l'idée de jouer les oiseaux de malheur, les mauvais prophètes (je les détestent ceux-là), mais je suis empli d'un malaise certain à ouvrir les yeux sur mon univers par les temps qui courent.
Peut-être le monde est-il en train de changer ? Pourtant, les résistances à ce même changement pullulent.
Nos gouvernements nous semblent immuables, nos moeurs, flétries par des traditions insignifiantes.
Où est passé le rapport émotif que nous entretenons avec notre monde ?
Où est passée la cohérence entre nos idéaux et leur concrète matérialisation ?
Sommes-nous en mesure de rêver encore de changement ?
Alors que tout chancelle, que tout avancement est erratique et douloureux, alors que le doute sème dans toutes les institutions, comment se rallier à une même pensée, à un même groupe, sans la crainte d'être trahi, abusé, traîné dans la boue ?
La seule source de vérité que je trouve sur mon chemin des derniers mois se trouve dans l'art. Ce n'est pas pour faire beau que je dis cela. Ce n'est pas animé d'un affect précieux qui voudrait que l'art soit l'absolu de toutes les expériences. Ce n'est que je ne peux retrouver que dans l'art ces temps-ci, les vérités toutes simples qui me rassurent.
Pas dans les chefs-d'oeuvre, pas dans les classiques, pas dans l'art admis et célébré par l'Institution. Non.
Je trouve du réconfort dans les créations simples d'artistes conscients du monde dans lequel ils évoluent. Perdus, eux aussi. Remplis d'interrogations, eux aussi.