Alors que la croissance est toujours aussi atone, les impôts locaux ne connaissent pas la crise. Les impôts locaux augmenteront de 2,8 % dans les principales collectivités locales en 2010. Une hausse franche, qui vient aggraver celle encore plus forte de 2009, où les contribuables avaient vu leur facture augmenter de +5,4%. Ces deux dernières années sont les plus fortes hausses depuis dix ans, ce qui revient à dire que l'emballement des dépenses locales s'aggrave chaque jour davantage, tant au niveau des impôts que du nombre de fonctionnaires. Les effectifs des collectivités locales ont augmenté de 330 000 fonctionnaires entre 2000 et 2007... La forêt qui masque l'arbre de la réduction de 30 000 postes promise pour 2011 au niveau de l'Etat.
La hausse de l'imposition locale est particulièrement forte dans certaines villes, dans lesquelles les élus ont voté une véritable explosition des impôts locaux : à Montreuil, Argenteuil, Paris, Perpignan et Rouen, la pression fiscale progresse entre 8 % et 10,3 % selon le forum pour la gestion des villes et des collectivités territoriales...
Cette étude permet également la vérification d'un phénomène décrit depuis longtemps : alors que les élections régionales avaient lieu cette année, toutes les régions sauf une, l'Alsace, ont choisi de ne pas augmenter leurs prélèvements. A l'inverse, les départements, non concernés par les élections de cette année, ont augmenté, souvement massivement, les taxes qu'ils prélèvent pour 2010 : +14,8% dans les Yvelines, +13,5% dans la Saône et Loire, +9,6% en Haute-Savoie, +12,9% dans l'Aisne. Confirmation de l'analyse du public choice, qui promet de cruels désenchantements pour l'année suivante, quand la menace du retour de baton aux régionales aura désinhibé les présidents de région de leurs ardeurs taxatrices.
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